Les 4 grands dossiers qui attendent Ouyahia

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Le nouveau Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a pris ses fonctions, en milieu de la matinée d’hier, au terme de la séance de passation des consignes avec son prédécesseur, Abdelmadjid Tebboune, démis, la veille, de ses fonctions par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

Au sortir de la cérémonie d’usage, Ahmed Ouyahia a réaffirmé son allégeance au président de la République qu’il remercie pour «la confiance qu’il a placé» en lui. «Je réaffirme mon allégeance et ma détermination à appliquer son programme», a-t-il déclaré lors du bref point de presse qu’il a tenu avec son prédécesseur, au parvis du Palais du gouvernement. Abdelmadjid Tebboune, apparu aux côtés de son successeur avec un visage ferme, a d’abord félicité Ouyahia pour «la confiance amplement méritée placée en lui par le président de la République». Le plus éphémère Premier ministre qu’a connu l’Algérie a ensuite parlé de lui, en remerciant le Président Bouteflika pour lui avoir fait confiance en le propulsant au Palais du docteur Saâdane : «En ce qui me concerne, je remercie son excellence le président de la République pour la confiance qu’il a placée en moi en me nommant ici», avant de se rendre à l’évidence que «toute mission doit prendre fin un jour», conclut-il. Une mission qui n’aura durée que 84 jours, chargée par l’une des plus redoutables batailles politico-médiatiques enclenchée au lendemain de la présentation du Plan du gouvernement devant le nouveau Parlement, dont l’axe charnier fut, selon les termes de Tebboune «la séparation de l’argent du politique». Ahmed Ouyahia, rompu à ce poste qu’il occupa pour la quatrième fois en 22 ans, devra annoncer la composition de son gouvernement, dans les prochaines heures. D’aucuns tablent, d’ailleurs, sur la reconduction de la majorité du staff gouvernemental formé par son prédécesseur, bien que certains misent sur un léger lifting qui pourrait concerner les portefeuilles impliqués dans la saga politico-médiatique de l’été. L’urgence de traiter plusieurs dossiers, notamment ceux qui sont à l’origine de la rupture de confiance envers Tebboune, ne confèrent pas de temps d’observation et de réflexion au nouveau Premier ministre très attendu sur trois francs, et non pas des moindre. Ahmed Ouyahia devra d’abord démêler le nœud qui corse la sphère économique, en s’attelant au plus vite à débloquer la situation dans les ports et rassurer ainsi les opérateurs économiques, importateurs et transformateurs de biens importés, qui s’estiment lésés et poussés à la cessation d’activité à cause des mesures restrictives imposées dans le commerce extérieur par Tebboune. La 22e Tripartite devant avoir lieu le 23 septembre prochain à Ghardaïa, est l’autre dossier sensible hérité présentement par Ouyahia, mais qui ne revêt pas du sceau de l’urgence, en ce sens que les partenaires clés de ce rendez-vous économique et social sont ceux là même qui étaient au centre d’une des anicroches reprochées au désormais ancien Premier ministre. Son successeur aura, ainsi, l’option toute excusée de reporter la réunion Tripartite. La seconde urgence pour Ahmed Ouyhia est la préparation de la loi de finance 2018, dans laquelle il doit resserrer d’avantage les budgets sans pour autant grignoter dans les transferts sociaux qui sont le miroir de la générosité sociale de Bouteflika. Bien que tout indique la reconduction de Bedoui au ministère de l’Intérieur, chargé de préparer la logistique des élections municipales prévues pour le 23 novembre, cette question s’inscrit également dans l’agenda des dossiers urgents qu’Ouyahia devra prendre en compte, tant la réussite des rendez-vous électoraux est considérée comme un baromètre de bonne santé politique d’un pays.

Mohand-Arezki Temmar

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