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«Tenté de briguer un second mandat» : Arabe Tebbakh, maire FLN de Mechtras

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Arabe Tebbakh, maire FLN de Mechtras, longtemps resté en retrait, décide de briser le mur du silence et de passer à l’offensive. Dans cet entretien, il revient sur les derniers événements ayant agité sa famille politique et sur les projets réalisés dans sa commune depuis 2012 et ceux qui lui tiennent à cœur au cas où il serait réélu pour un second mandat.

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La Dépêche de Kabylie : Votre voiture personnelle incendiée, des déclarations faites à votre sujet sur la presse écrite par un responsable FLN au niveau de la wilaya vous ont mis dans le camp des indésirables au FLN. On dit même que vous auriez fait campagne pour une liste indépendante lors des élections législatives précédentes…

Arabe Tebbakh : En effet, des inconnus, ayant agi de nuit, ont aspergé mon véhicule personnel d’essence avant d’y mettre le feu. C’est un acte mesquin, lâche et criminel. Mais ce qui m’a fait encore plus mal, c’est le fait que mon parti n’ait pas réagi pour m’aider. La moindre déclaration de soutien m’aurait soulagé, mais ce ne fut hélas pas le cas. Même au téléphone, aucun responsable n’a osé m’appeler pour me témoigner son soutien. C’est désolant ! Concernant les déclarations à mon sujet sur la presse écrite, je dirai que, pour le moment, rien ne m’a été signifié officiellement. En tout cas, je suis toujours maire FLN et je continue à travailler pour ma commune et mon parti. On m’accuse d’avoir fait campagne pour X ou Y, je répondrai seulement qu’un maire reçoit tous les Algériens dans sa commune et fait en sorte que chaque citoyen se sente chez lui, à Mechtras et partout ailleurs à travers le territoire national. C’est là le rôle d’un maire.

Allez-vous vous représenter pour un nouveau mandat ?

En 2012, je n’avais ni l’ambition, ni la prétention d’être tête de liste FLN à Mechtras. Ce sont les militants et les citoyens qui me l’ont demandé. Cette fois encore, si nos militants me le demandent, je briguerai un second mandat. Je dois rappeler que notre parti n’a jamais gagné autant de siège à Mechtras depuis l’ouverture politique. Ce n’est qu’avec mon arrivée que nous avons gagné l’APC de Mechtras en contractant une alliance avec nos camarades du FFS. La sagesse dit que l’on ne change pas une équipe qui gagne. L’intérêt de notre parti est de conserver l’APC et pour cela je suis prêt à me donner à fond. Quant à ceux qui veulent me salir, ternir mon image et mettre à mal ma réputation au sein même de ma famille politique, je leur dirai simplement que la population n’est pas dupe et sait séparer le vrai de l’ivraie, elle l’a déjà fait.

Revenons à la commune, quelle différence y a-t-il entre Mechtras de 2012 et celle de 2017 ?

En 2012, Mechtras manquait de tout. L’assainissement, l’AEP, le réseau routier, l’aménagement du chef-lieu, le sport, la culture et le gaz naturel, pour ne citer que ça, tout faisait défaut. L’état des lieux était décrié par les citoyens. Aujourd’hui, malgré les multiples entraves et les multiples blocages, l’état des lieux s’est nettement amélioré, une chose vérifiable sur le terrain. Plein de projets ont été réalisés et plein d’infrastructures inaugurées durant notre mandat, grâce par ailleurs à l’apport de nos alliés du FFS et de toute l’équipe au commande. On aurait pu faire bien mieux, n’était-ce les luttes intestines. L’intérêt de Mechtras aurait dû être privilégié, au lieu de l’intérêt personnel et partisan.

Commençons par l’assainissement et l’AEP…

En 2012, le réseau de l’assainissement n’était pas généralisé et celui existant était vétuste. Des centaines de foyers avaient encore recours aux fosses septiques et rejets à ciel ouvert. Nous avons fait de l’éradication de ceux-ci notre cheval de bataille. 12 kilomètres de tronçons d’assainissement ont été réalisés. C’est énorme mais bien sûr toujours insuffisant. Il nous faut aussi dégeler le projet de STEP pour préserver l’environnement et la santé publique. Dans le secteur de l’AEP, nous avons réalisé 5,4 kilomètres de réseau de distribution, mais ce n’est toujours pas suffisant. Le réseau étant vetuste, une étude a été finalisée et transmise à la direction de l’hydraulique pour son inscription. Mechtras est une région riche en ressources hydriques et le manque d’eau dans certains quartiers est un paradoxe que personne ne peut comprendre. Un projet dans ce sens est indispensable pour assurer une alimentation régulière des foyers.

Qu’en est-il du secteur des travaux publics ?

Dans le cadre des différents programmes, 11 kilomètres de route ont été revêtus en béton bitumineux. 1,6 kilomètre de pistes ont été aménagés et 2,7 kilomètres de chemin communaux ont été revêtus en tri-couches. Les chemins vicinaux sont bétonnés à hauteur de 70%. Des dalots, des caniveaux, des travaux de confortement et de gabionnage ont été réalisés à travers le territoire de la commune. Nous avons également fait une étude pour le drainage des eaux pluviales.

Des travaux ont également été effectués au chef-lieu…

En effet, en 2012, le chef-lieu de Mechtras n’avait rien d’un chef-lieu, même les trottoirs n’existaient pas. Aujourd’hui, 4 kilomètres d’éclairage ont été réalisés. La RN30 et le CW147 sont dotés de trottoirs à 70%. 4 abribus ont été installés. Le travail devra se poursuivre jusqu’à ce que notre ville soit plus attrayante.

Où en est le taux de couverture en gaz naturel et en électricité ?

En 2012, le taux de raccordement du chef-lieu au gaz naturel était de 20%. Il est passé à 85%. Malheureusement, les entreprises de gaz ont abandonné les travaux à cause d’un problème de payement, ce qui est un problème national, autrement nous aurions pu atteindre les 100%. Concernant le réseau de l’électricité, nous avons bénéficié de projets d’extension de l’ordre de 5 kilomètres et de trois postes maçonnés. Hélas, il nous faut davantage pour raccorder tous les foyers et mettre un terme aux chutes de tension, notamment dans les quartiers Tizi Tzemourt, Tansawt, Tajnant Ouzayed, El hadoud, Taghza athmane et une partie d’Igrane guili.

Les secteurs du sport, de la culture, de la santé et du logement sont en deçà des attentes de la population…

En effet, les secteurs de la santé et du logement ne sont pas en bonne santé. La raison en est que nous n’avons pas de foncier pour prétendre à de grands projets. Nous avons une assiette de 7 hectares à Vouavane, mais elle est à l’abandon. Elle appartient au secteur de la formation professionnelle. Nous demandons son affectation au domaine pour que l’on puisse lancer des projets dans ce sens. Toutefois, nos trois unités de soins ont été réhabilitées. Mais tant que nous n’avons pas une polyclinique digne de ce nom, le secteur restera malade. Concernant le sport et la culture, notre stade communal a été aménagé et a bénéficié de gazon synthétique. Nous avons également ouvert une maison de jeunes de type 3 avec toutes les commodités. Pour ce qui est d’une salle omnisport et d’une piscine, il n’y a que l’assiette de Vouavane qui peut les accueillir. Il nous la faut absolument.

Le projet du nouveau siège d’APC perdure. Pourquoi ?

C’est malheureusement vrai. Ce projet, lancé en 2008 dans le cadre des PCD, a englouti plus de 4 milliards de centimes. Il est pris en otage par l’entreprise qui ne daigne même pas réaliser le mur de clôture, malgré nos mises en demeure et l’engagement d’une procédure judiciaire. Pour ce qui est des locaux du Président, ils ont tous été attribués. Il reste juste le problème d’électricité.

L’entreprise réalisatrice a été sollicitée pour lever les réserves. Au sujet de la bibliothèque communale, un projet lancé en 2008 pour un montant initial de 1,9 million de dinars, elle a nécessité des montants supplémentaires pour son achèvement. Les travaux d’étanchéité sont actuellement en cours. Les travaux de finition suivront.

Qu’avez-vous fait pour le secteur de l’éducation et le mouvement associatif ?

Ce sont deux secteurs importants que nous n’avons pas oubliés. 2 salles de classe ont été construites en surélévation à l’école primaire Djebari Said. Une cantine scolaire de 200 rations aurait pu être construite, si ce n’était le problème d’opposition qui a surgi et qui nous a contraints à changer de site. L’école primaire du village Aït Imghour a été raccordée au gaz naturel. L’ensemble de nos écoles ont bénéficié de travaux de réhabilitation. Pour ce qui est du mouvement associatif, en 2012, il était en berne. Nous avons accompagné les jeunes et plusieurs associations ont été créées. Tala Ouglidh, Aksil, assirem et une section de scout ont vu le jour durant notre mandat. Depuis 2012, nous organisons avec l’association Tala Ouglidh la fête de la plaquemine. Nous contribuons aussi à l’organisation du Festival de la chanson moderne de Mechtras.

Entretien réalisé par Hocine Taib

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