Polémique entre le mufti et le commissaire

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L’illustration de la cause est on ne peut plus réalisable qu’à l’aune des privilèges de ceux qui ont déjà subi les affres de la problématique sulfureuse des ambitions surannées. Reste le surplus donné pour fait accompli dans les illusions suprêmes et les avantages supposés de celui qui croit à la mesure des idéaux sans perdre l’essentiel, quoiqu’il arrive. Qu’à cela ne tienne, mais voyons un peu plus au fond dans les retombées retenues dans la polémique, qui a fait long feu entre le mufti tunisien et la mosquée ou l’université d’El-Azhar en Égypte. Cela peut paraître exagéré, à priori, mais ça n’a rien de particulièrement régalien, ou chariâa, ou droit divin qui ne tombe sous le coup de la loi. La part de la femme, dans le partage de l’héritage, est décidemment différente de celle de l’homme. Celle de la gente masculine est hautement supérieure à celle des femmes, mais où est le juste, où est l’égalité, où est l’équité dans tout cela ? Nulle part. Cependant, de quoi je me mêle, si les Tunisiens trouvent leur bonheur dans l’égalité entre les sexes, en quoi El-Azhar est concernée. Par quoi les premiers sont tenus à obtempérer aux décisions des seconds ? Il y a des ordres qui sont à partager certes, toutefois il reste une chose qu’on se dilue dans les normes obsolètes de discours dépassés, de sermons obtus et de décrets rouillés que reste-t-il à tergiverser dans l’exégèse coranique. Il est vrai que l’on a oublié Ibn Rochd, Ibn Sina et tant d’autres savants de l’Islam des lumières, pour s’accaparer de celui des ténèbres qu’on nous propose aujourd’hui. On valorise la polémique d’il y a des siècles pour la rendre au goût du jour sans la rénover, sans lui apporter l’éclairage de l’instant, sans l’actualiser radicalement pour qu’elle retrouve du sens nouveau. Il arrive que l’on perde la notion de valeur entre la femme et l’homme, sans que ça ne soit universellement acceptable, tant qu’on ne sache le bien du mal. Mais il n’y a pas de mal que l’on cherche à être au diapason de son temps. Pas du passé…

S. A. H.

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