Les enlèvements de trop…affligent

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S. Ait Hamouda

Rien ne semble se régler dans la sphère Algérie en termes de thermodynamique illusionniste. Il arrive que l’on soit surpris, étonné, éberlué du nombre de disparus, d’enlèvement, et ce, pas seulement en Kabylie. Il en existe partout, certains finissent bien, par la découverte du disparu ou l’enlevé, d’autres, malheureusement, n’aboutissent pas. Qu’il s’agisse de filles ou garçons, femmes ou hommes, vieilles ou vieux, il n’y a pas d’âge à cet égard. Mais, comment s’est installé chez nous, sans crier gare, ce phénomène ? Et pourtant, on n’en entendait pas parler auparavant, il ne faisait pas partie de nos coutumes, ni de nos traditions, ni de nos comportements. Aujourd’hui qu’il a apparu, comment le combattre et en l’exception, qui ne confirme pas la règle, pour sinon l’éradiquer, du moins le raréfier, le rendre tolérable bien qu’il soit intolérable, insupportable pour les proches, la famille du kidnappé, qui vit dans l’angoisse de perdre l’être cher enlevé. Qu’on se mette un peu à leur place, qu’on essaie d’imaginer, ne serait-ce qu’un peu, leur anxiété. On peut tout faire pour être à leur place, mais jamais on ne le sera, elle n’est qu’à eux, elle leur appartient, c’est leur lot, c’est, dirions-nous, faute de partager du bout des lèvres leur martyr, leur destin. On avertit la Gendarmerie ou la police, on l’annonce par voie d’affichage et de presse, en priant, sans trop y croire, de le retrouver sain et sauf. Il arrive souvent que la Gendarmerie ou la police trouve, par le plus heureux des hasards, l’enfant, l’adulte ou le vieillard disparu et démantèle, du coup, ses ravisseurs. Auquel cas, tout le monde applaudit la performance. Et lorsqu’on ne le trouve pas, on sombre dans l’inénarrable peur de l’attente inexorable d’une nouvelle qui mettrait fin au cauchemar de la famille. Quelle que soit la proximité qu’on a avec le disparu, la douleur des siens est incommensurable. Donc, ce phénomène qui nous accable tous est sans commune mesure avec le mal qu’il inflige aux stricts proches de la victime.

S. A. H.

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