La violence à Tizi-Ouzou ce n’est pas du pipeau

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Le professeur en médecine légale, Boulassel, a balancé un véritable pavé dans la mare, calme pourtant, disant que la wilaya de Tizi-Ouzou est première en termes de violence. Cela en étonne, désarçonne, plus d’un, et pourtant c’est la vérité. Dans une ambiance faite de bestialité, de brutalité, les jeunes, pour la plupart désœuvrés, trouvent dans la violence un exutoire des refoulements emmagasinés dans leur mal-vie et une vengeance contre leur société qui n’a pas su ou pu trouver les moyens de leur épargner cette descente aux enfers. Elle est (l’insécurité) omniprésente via les réseaux sociaux, la télé, dans la rue, la réalité de la région, les plus de dix ans de terrorisme. Certes, la wilaya est souvent classée première au baccalauréat et au BEM, mais cela n’assure pas contre la violence. Pour remonter aux origines de ce fléau, qui était jadis loin d’être le quotidien de la région, il faut creuser dans ce qui fait, depuis peu, l’actualité dans cette wilaya, à laquelle personne ne s’attendait outre mesure. L’assassinat de Matoub, le printemps noir, sont en fait les éléments déclencheurs de cette épouvantable barbarie que rien ne peut juguler, ni la coercition, ni les lois, ni la morale. Une violence sourde et quotidienne, inhérente à une frustration systémique, s’est installée en maîtresse au sein de la société algérienne. Pour un regard de travers, un éclat de voix ou la moindre contrariété, on s’insulte, on se bat, on se tue, sans grande cause apparente. C’est la violence pour la violence sans vraie raison, sans raison tangible. C’est un genre de vie, une praxis, une manière de s’affirmer. Elle est omniprésente : dans le tissu social, à l’école, sur les campus, dans les lieux de travail, dans la famille, même dans la mosquée qui a perdu beaucoup de son caractère sacré et où s’affrontent doctrines, écoles de pensées et les écrits ou dits de ‘’chouyoukh’’ qui n’ont rien ou trop compris. Aujourd’hui que la violence est là que peut-on faire sinon l’éradiquer, du moins tempérer ses effets néfastes sur la société.

S. A. H.

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