Accueil Évènement «La dignité retrouvée est incomparable aux sacrifices consentis !»

Ahmed Arrad, membre de l’ONM : «La dignité retrouvée est incomparable aux sacrifices consentis !»

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«Les évènements du 17 octobre 1961. Ce jour-là à Paris… Au pays dit des droits de l’homme !» était le thème central de la conférence animée par M. Arrad Ahmed, membre du conseil national de l’ONM et ex-cadre de la Fédération de France, au petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud Mammeri, avant-hier. M. Arrad a traité les nombreux épisodes de cette journée «qui n’était pas le fait du hasard». Le conférencier rappellera également les résolutions de la plateforme du Congrès de la Soummam qui «définit les objectifs assignés à la Fédération de France», à savoir, «Organiser l’émigration algérienne en Europe ; Soutenir financièrement l’effort de guerre et éclairer l’opinion publique française et étrangère». Il dira : «Il est important de rappeler que ces objectifs ont été atteints grâce à un travail de fond entrepris par les militants sincères et convaincus de l’indépendance de l’Algérie. Ce militantisme était aussi parmi les Français qui activaient au sein du réseau de soutien Francis Jeanson, dit «les porteurs de valises»». Puis, le conférencier rapportera la chronologie des faits de cette journée dont les faits «avaient débuté dès le 3 Octobre 1961 par des pressions, des menaces, des interpellations des Algériens. Dans plusieurs villes de France, des Algériens étaient assassinés. Les criminels, des policiers français, n’avaient pas de limites dans leur sauvagerie. Maurice Papon, préfet de police d’alors, ira jusqu’à accoucher d’une instruction : «Dans le cadre des mesures prises pour neutraliser le terrorisme algérien et accroitre la protection des personnels de la police, j’ai décidé de prononcer le couvre-feu pour les Français musulmans d’Algérie, de 20h30 à 5h30 du matin. D’autres parts, les débits de boissons tenus ou fréquentés par les Français musulmans doivent être fermés à partir de 19h. Enfin, tout Français musulman circulant en voiture doit-être interpellé et en attendant la décision du commissaire de police ou du service de coordination des affaires algériennes, la voiture sera provisoirement mise à la fourrière». Une décision qui humilie les Algériens de France qui rejetaient tout ordre dans ce sens, dans un pays qui se dit Pays des droits de l’homme. De son côté, le coordinateur principal Mohammedi Mohand Saddek adresse en urgence une correspondance aux membres du comité fédéral basé en Allemagne où il les pressait de prendre des mesures pour contrecarrer les décisions prises par le sinistre Maurice Papon : « Les Algériens ne doivent tenir aucun compte des conseils, recommandations ou mesures du sieur Papon. En conséquence, les Algériens devront sortir aussi nombreux que possible à partir de 20h30mn…» (…) «Les manifestations doivent se dérouler pacifiquement et aucun Algérien ne portera même pas une épingle sur lui». La date du 17 Octobre est retenue et les Algériens bravèrent la pluie, le froid et un impressionnant service de sécurité français. Les Parisiens assistèrent, surpris. La riposte des forces de la répression fut féroce : massive et sanglante. 14 094 arrestations, des centaines de morts dont les cadavres furent jetés dans la Seine.

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M A Tadjer

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