Kaouane dédramatise et rassure

Partager

Le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, était hier en visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Tizi-Ouzou.

La visite entrait dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la presse. C’était donc l’occasion pour le ministre de rendre hommage aux martyrs de la profession, notamment le défunt journaliste Smaïl Yefsah. Lors d’un point de presse donné à la fin de la visite, le ministre a promis «la matérialisation sur le terrain des dispositions qui figurent dans le programme du président de la République», dont certaines, dira-t-il, remontent à cinq ans. Ainsi, la politique du gouvernement va vers «la régularisation du secteur», en installant l’autorité de régulation de la presse écrite, qui figure dans le plan de gouvernement, en plus de l’autorité de régulation de l’audiovisuel déjà mise en place. Au sujet de l’autorité de régulation de la presse écrite, le ministre fera savoir que ses membres seront, en partie, élus par les journalistes, tandis que l’autre partie sera désignée par le président de la République et les deux représentants de l’APN et du Conseil de la nation. Au sujet de la carte nationale de la presse dont la procédure de délivrance provisoire a été suspendue, le ministre a annoncé la reconduction de la commission provisoire afin de reconstituer le fichier national de la presse qui est actuellement en phase d’assainissement. S’agissant de la crise qui touche la presse écrite et qui a conduit à la fermeture d’une soixantaine de titres depuis trois ans, le ministre a «dédramatisé» selon ses termes. Il a tenu à exprimer que son ministère n’est pas du tout responsable d’une telle situation, «engendrée par la crise économique et par l’évolution des choses qui veut que certains titres disparaissent et d’autres naissent». Il soulignera en outre l’apport «indirect» de l’Etat à cette presse, apport sans lequel «beaucoup de titres auraient disparu». Il signalera la naissance d’une trentaine de nouveaux titres qui s’ajoutent aux 150 déjà existants, ce qui fait, selon M. Kaouane, «la richesse du paysage médiatique en Algérie». Concernant l’ANEP, le ministre s’est voulu rassurant quant à l’état financier de celle-ci. Il le qualifiera de «bon», démentant ainsi les rumeurs qui donnent cette agence en faillite. Le ministre a mis en évidence l’aspect «commercial» des journaux, qui nécessite donc un effort de la part des patrons de presse pour réaliser un chiffre d’affaires en dépit du caractère éditorial. Sur les dettes des imprimeries en revanche, le ministre dira carrément que c’est «un danger» sur les organes de presse. A propos de la promotion de la langue berbère dans la presse, le ministre expliquera qu’elle fait partie du projet du gouvernement à travers son «partenariat avec le HCA», à travers «des conventions avec l’ANEP» comme agence d’éditions, ainsi qu’avec toutes les radios et télévisions. Une démarche qui commence à se concrétiser, avec l’introduction de cette langue dans les organes de presse officiels, à l’instar de l’APS. A noter qu’au cours de la visite, le ministre a déposé une gerbe de fleurs au monument Tahar Djaout, inauguré la maison de la presse Malik Aït Aoudia et donné le coup d’envoi du semi-marathon organisé dans le cadre de la commémoration de l’anniversaire de l’assassinat de Smail Yefsah. Une visite à la maison du défunt journaliste a d’ailleurs été improvisée.

Kamela Haddoum.

Partager