S. Ait Hamouda
L’illusion d’avoir bien fait son travail, de l’avoir peaufiné, lustré et observé, que tout est parfaitement au point, soudain apparait une bourde à laquelle nul n’a pensé. Mais où elle est cette tache, cette verrue, cette maldonne qui flétrit la campagne électorale ? Oui ! Où est-elle, cette maldonne ? Là en face, là où ton regard se porte, partout sur les murs, sur les poteaux électriques, dans les arrêts de bus, dans les supports publicitaires, partout, les affiches des candidats aux élections locales du 23 novembre sont placardées. Toute la ville est bigarrée de leurs tronches et pourtant il existe des lieux réservés à cet effet. Et alors où est le problème ? Dans le sens qu’on donne généralement à la citoyenneté, pardi ! D’accord et c’est quoi la citoyenneté ? Eh bien, c’est, dans ce cas précis, s’interdire tout excès, toute violence, toute agression contre le mobilier public. C’est aussi respecter les lois, les règles élémentaires, régissant les traditions d’une campagne civilisée. Ah ok ! Mais ce boulot, ce chantier pour ainsi dire, qui va s’en charger ? Tout le monde, les habitants qui veulent une ville propre, nette où il n’y a pas de place pour l’improvisation. Ils existent ces femmes et ces hommes dans un environnement aussi frelaté, pollué, que celui dans lequel tu vis à ton défendant ? Bien sûr qu’ils existent, là où il y a la vie, il y a l’espoir, l’attente d’une existence, pauvre ou riche, normalisée. Mais que faire aujourd’hui que le mal est fait ? Agir publiquement, de façon directe où indirecte, par l’acte franc ou subliminal, leur dire à ces messieurs qui veulent devenir les maires ou présidents d’APW par les suffrages de leurs concitoyens qu’ils doivent, au préalable, respecter leurs promesses et les appliquer, ou du moins montrer leur hardiesse avant le suffrage. Parce que ce qui est important, ce n’est pas les portraits placardées ici et là dans l’immensité de l’espace public qui compte, mais la capacité de chaque candidat de respecter les règles du jeu démocratique…
S. A. H.