L’environnement en souffrance

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À travers les quatre coins de la wilaya de Tizi-Ouzou, l’environnement est en déclin. Les décharges et les dépotoirs sauvages foisonnent, les abords des routes sont jonchés de bouteilles, de canettes et de toutes sortes de déchets, les champs et les forêts ne sont pas épargnés.

Les villages, les chefs-lieux des communes et même le chef-lieu de la wilaya (malgré les grands efforts consentis par l’Epic) donnent une image pitoyable tellement les ordures sont présentes partout. La pollution a atteint plusieurs rivières, plusieurs centaines de puits, de fontaines et de points d’eau (le cas des oueds et des puits de la commune de Mechtras est illustrant). Des dégradations de l’environnement tous azimuts sont constatées. Cela ne semble pas être la priorité des responsables concernés, pourtant les dégâts sont déjà énormes. La flore et la faune sont menacées, les eaux polluées et toute la nature est mise en danger. Pour s’en apercevoir rien de mieux que de faire une tournée du côté de Souk El Ténine, Mechtras, Ouadhias et Béni Douala. La nature crie haut et fort au secours. À Mechtras, le wali actuel, M. Bouderbali avait qualifié l’état de l’environnement dans la région de «honte». Maintenant, si un jour le wali aura l’occasion de passer par Ighil Oumenchar dans la localité de Souk El Ténine, il doit chercher dans le dictionnaire un nouveau qualifiant plus cru. Les causes de cet état de fait sont multiples. Le manque de centres d’enfouissement technique, de décharges contrôlées, d’incinérateurs, de stations d’épuration et de moyens de collecte sont les principales causes de cette catastrophe qui menace toute la nature. Il faut aussi signaler que les incivilités ne sont pas étrangères à ce triste décor. Signalons au passage que la wilaya de Tizi-Ouzou ne dispose pour le moment que de 4 CET opérationnels (Oued Fali, Ouacif, Boghni et Draâ El-Mizan). Les projets de CET de Boubhir dans la région d’Azazga et celui de Mizrana, à titre d’exemple, ne sont pas encore en réalisation en raison de différentes contraintes, notamment les oppositions citoyennes. Concernant les décharges contrôlées, la wilaya ne dispose que de deux décharges à Béni Zmenzer et Béni Douala.

Pourquoi pas une police spécialisée ?

La décharge d’Agouni Gueghrane est achevée et réceptionnée mais n’est pas mise en service pour des problèmes de rentabilité, nous dit-on. Deux autres décharges contrôlées sont en cours de réalisation à Iferhounen et Tadmaït. Le projet d’incinérateur inscrit à l’indicatif de la wilaya (Oued Aissi) est gelé à cause de l’austérité actuelle. Le projet de station de traitement des lexivia est lui aussi en attente de dégel. Les assises sur l’environnement organisées il y a 4 ans, par l’ex wali Abdelkader Bouazgui, n’ont pas atteints leurs objectifs. L’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou a pour sa part lancé depuis 2007, le concours Aissat Rabah, du village le plus propres pour justement participer à la préservation de l’environnement et à sensibiliser les villageois quant à l’importance de la propreté. Le concours commence à intéresser de plus en plus de villages mais il faut au préalable effectuer un travail de sensibilisation pour lui donner une plus grande dimension. Sur 1500 villages que compte la wilaya, il n’y a eu que 78 villages qui ont participé à la dernière édition de 2017. Aussi, il faut doter en moyens matériels et humains les communes, les quartiers et les villages afin de garantir le succès total de la préservation de l’environnement. Cela sans parler de l’utilité de créer la police de l’environnement qui veillera au grain et qui bannira les incivilités par la verbalisation des fauteurs et des pollueurs. C’est connu quand on touche à son porte feuille, on fait attention !

Hocine T.

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