Les villes affreusement amochées !

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L’affichage anarchique durant la campagne électorale qui s’est achevée il y a 48 heures, bien qu’elle ne fût pas si intensive comparativement aux précédentes, pose désormais la lancinante question de savoir qui va nettoyer ces espaces publics complètement défigurés ?

Demain, l’appel au vote sera mis sous la jauge statistique qu’offriront les urnes après le dépouillement. Les vainqueurs et vaincus auront laissé derrière eux un environnement enlaidi. Les agressions subies par les façades des lieux publics auront été telles qu’elles révèlent le revers d’une médaille scintillante que tous les candidats ont présentée. L’amélioration du cadre de vie des citoyens qu’ils promettaient de garantir s’ils venaient à franchir le portillon de la mairie, tombe ainsi en disgrâce des amas d’affiches et posters qui jonchent les murs et trottoirs publics. Rien que dans la ville de Tizi-Ouzou, plusieurs endroits retiennent l’attention par le degré de salissure qu’ont généré ces supports de propagande. Avant-hier déjà les employés d’Algérie Poste ont dû «gratter» toute la journée pour effacer les stigmates d’affiches et posters des partis et groupes indépendants : «Nous avons engagé un dur travail de nettoyage de nos façades depuis la nuit de dimanche dernier. Bien que tout le monde sache qu’il ne faut pas coller les affiches sur les façades des institutions publiques, ils le font quand-même au détriment de la réglementation, mais aussi du bon sens», nous a témoigné, hier, un fonctionnaire de l’agence postale du centre-ville de Tizi-Ouzou. «Je n’exagère absolument pas, nos employés ont récupéré l’équivalent d’une vingtaine de gros sacs-poubelle de déchets. Mais comme vous voyez, les traces sont toujours là elles ne disparaîtront qu’avec un karcher», dira encore notre interlocuteur. La situation est identique dans d’autres endroits, à l’instar des façades longeant l’accès sud de la maison de la culture Mouloud Mammeri. Si en face du bureau communal du RCD, le décor est classique à chaque rendez-vous électoral où le parti tient possession du mur d’en face, l’image des murs d’en haut, tout près du portail sud de la maison de la culture, est encore plus saisissante en ce sens qu’ils sont infestés d’affiches collées les unes sur les autres. Elles témoignent d’une guerre de communication atroce et sale. Au lendemain du scrutin, il est fort à parier qu’aucun des auteurs de cette agression environnementale n’engagera ses troupes pour nettoyer. Idem au carrefour du 20 avril, en bas du campus Hasnaoua, à la bifurcation du boulevard Krim Belkacem. Ce rond point a été également le théâtre de féroces batailles de positions, où chaque parti, chaque groupe de candidats indépendants a mené sa croisade sur ses façades. La position stratégique de ce lieu public a fait de lui un espace envahi par les annonceurs. Mais ceux-ci ont laissé les lieux enlaidis et jonchés d’amas de papiers-posters. La propreté des centres urbains demeure problématique à chaque rendez-vous électoral. Qui nettoiera donc tout ça, alors que les traces et stigmates de la campagne électorale des législatives de mai dernier n’ont toujours pas été effacés ?

M.A.T.

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