Marche pacifique sans incidents

Partager

Des milliers d’étudiants et de lycéens ont marché, hier, dans les rues de Béjaïa, pour réclamer la généralisation de l’enseignement de tamazight.

Une foule compacte, constituée d’étudiants, de lycéens, de syndicalistes, d’élus APC et APW et de citoyens, s’est ébranlée à 11h30 depuis le campus de Targa Ouzemmour, avançant lentement vers la place Saïd Mekbel. Scandant «Assa Azekka tamazight tella tella», des manifestants agitaient les drapeaux national, amazigh et du MAK. Sur la place, il n’y eut pas de prises de parole, les manifestants, massés, se sont contentés d’agiter leurs drapeaux et de scander en chœur des slogans hostiles au pouvoir. «C’est une véritable marrée humaine», estime un ancien animateur du Mouvement culturel berbère. Préparée depuis plus d’une semaine, la marche a en effet drainé une foule impressionnante. Dans une déclaration, rendue publique la veille, le Collectif des étudiants de l’université de Béjaïa, organisateur de la manifestation, explique : «(…) les questions identitaires ainsi que l’obligation et la généralisation de l’enseignement de tamazight, après plus d’une année de son officialisation, restent posées avec persistance et aucun signe d’évolution vers les attentes légitimes des citoyens ne se dessine à l’horizon», accusant le pouvoir d’avoir «renié ses engagements» quant à la promotion de tamazight. Plus loin, le Collectif des étudiants écrit : «Deux années après le semblant de réhabilitation de l’identité et de la langue amazighes dans la dernière constitution, les conditions et clauses imposées pour que cette langue soit enseignée partout illustrent parfaitement les véritables intentions de ce pouvoir (…). Ce semblant de réhabilitation, tel que stipulé dans l’article 4.3 de la constitution, porte atteinte au vivre-ensemble des citoyens, il n’est que pour la pérennité du système rentier liberticide responsable d’un délitement sans précédent des institutions de l’Etat et engage toute une nation vers un avenir incertain». Dans le même document, les rédacteurs soulignent : «Par attachement à nos valeurs et pour le respect de notre mémoire collective et du combat identitaire et la lutte pour les libertés démocratiques, nous, membres du Collectif des Étudiants de l’Université Abderrahmane Mira exigeons la promulgation d’une loi organique portant mise en œuvre de la reconnaissance de Tamazight comme langue nationale et officielle, telle que le stipule la constitution de 2016. L’obligation et la généralisation de l’enseignement de la langue tamazight partout et pour tous, du préscolaire à l’université, des moyens juridiques et institutionnels pour la réhabilitation de l’identité et de la langue amazighes, première langue de l’Afrique du Nord, dans le cadre d’un Etat de droit reconnaissant la diversité de la société algérienne». Il importe de signaler que la marche des étudiants et des lycéens de Béjaïa s’est déroulée dans le calme et qu’aucun incident n’a été enregistré.

D. S.

Partager