Accueil Évènement ça a marché aussi à Boghni, Draâ El-Mizan…

ça a marché aussi à Boghni, Draâ El-Mizan…

1607
- PUBLICITÉ -

La contestation lycéenne augmente de jour en jour. En effet, pour le quatrième jour consécutif, les lycéens du versant sud de la wilaya allant des Ouadhias jusqu’à Tizi-Gheniff en passant par Boghni et Draâ El-Mizan ont encore une fois battu le pavé durant la journée d’hier. Ils ont été rejoints par les collégiens. Pour rappel, c’est le non amendement d’une proposition d’une députée du PT devant l’APN concernant la promotion et à la généralisation de la langue amazighe qui est la cause de ce mouvement de protestation. Ni les déclarations du ministre de la Jeunesse et des sports, en visite samedi dernier à Tizi-Ouzou démentant toute volonté de l’Etat de freiner la langue amazighe officialisée et constitutionnalisée, ni les propos de Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA n’ont dissuadé des milliers de lycéens et de collégiens de poursuivre leur mouvement. A Tizi-Gheniff, à l’extrême sud de la wilaya, les lycéens et les collégiens ont marché du Technicum jusqu’au centre-ville, réclamant la prise en charge effective de Tamazight. A Draâ El-Mizan, après la grande marche d’avant-hier qui avait rassemblé plus de deux mille lycéens et collégiens, certains ont rejoint la ville des genêts pour participer à la marche des étudiants. «Nous nous sommes fixé rendez-vous en dehors de la ville pour ne pas attitrer l’attention des services de sécurité pour ensuite nous rendre à Tizi-Ouzou», nous a confié n lycéen accosté devant le lycée Ali Mellah. Et de nous préciser : «Savez-vous qu’en avril 1980 la protestation avait démarré de notre lycée ? Notre établissement a une longue histoire dans la lutte pour notre identité. Nous sommes les dignes héritiers de nos aînés». Nous avons appris que le Cnapeste a suspendu sa grève décrétée depuis près d’un mois, mais les élèves ont quitté leurs établissements dès 9h, pour manifester à travers les artères de la ville, sous le regard interloqué des passants. «Que veulent ces lycéens ?», demande un vieux monsieur à son voisin, tous deux attablés sur la terrasse d’un café. «C’est pour Tamazight», lui répond-il. «Ne sais-tu pas que les parlementaires de la majorité ont rejeté un amendement proposé par une députée au sujet de la généralisation de la langue partout en Algérie ?», lui explique-t-il. Nombreux sont les citoyens qui s’interrogent à qui va profiter cette situation. «Vraiment, je ne sais pas qui est à l’origine de tout cela… Où cela va-t-il mener ? Veut-on nous faire replonger dans un autre ‘’printemps’’ noir ?», nous dira un membre actif de l’ex-coordination des aâchs et comités (CADC). L’on apprend que même dans les zones rurales les plus reculées des collégiens n’ont pas voulu rejoindre les salles de cours. La vigilance est de mise et les parents sont plus que jamais interpellés.

- PUBLICITÉ -

Amar Ouramdane

- PUBLICITÉ -