L’affichage anarchique, c’est la laideur institutionnalisée

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S. Ait Hamouda C’était le branle bas de combat, on s’affairait comme des diables, on se dépensait sans compter, on affichait sa tronche partout surtout là où il ne faut pas, on appelait les copains, les amis, les cousins, la tribu, le village ou la ville afin qu’ils nous crédibilisent de leurs suffrages. Maintenant que tout est bien ou mal passé, cela dépend du résultat des urnes, on oublie ce qu’on avait promis. On ne nettoie pas, on ne remet pas le mobilier public à l’état où il y était avant les élections. Chaque élu se doit de montrer ce dont il est capable de faire pour satisfaire ses électeurs, leur rendre la vie agréable, leur ville ou villages propres et irréprochables. Mais là c’est une autre paire de manche, c’est une autre affaire qui n’a rien à voir avec les attributions de monsieur le maire. C’est une autre histoire qui ne concerne en rien le rôle échu au service de déblaiement, de nettoyage de la ville. Notre mission s’arrête là où elle a commencé, en l’occurrence : «Vous avez voté pour moi. Maintenant, rentrez chez vous dans le calme et le silence.» Que l’on se pose les questions pertinentes au sujet de l’affichage, la propreté et un environnement sain que on est renvoyé derechef vers ses pénates. Afficher là où l’on veut, comme on veut et tant pis pour vous ! C’est des réponses péremptoires certes, mais qui n’interpellent pas que l’élu, elles interpellent aussi le citoyen, c’est une affaire qui concerne tout le monde. Nos villes et villages nous donnent l’impression de taudis, de gourbis, de fourre tout et de dépotoir à ciel ouvert. Qu’on s’interroge justement sur cette capacité à assumer l’environnement tel qu’il se présente dans les pays qui se respectent. Chez nous, on se respecte mais pas assez vu notre voisinage immédiat. On laisse les choses pourrir et on s’en lave les mains, «ce n’est pas moi m’sieur». Et on ne répétera jamais assez que la propreté est l’affaire de tous, pas seulement du maire…

S. A. H.

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