Benyounès appelle au dialogue avec les grévistes

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Le mouvement populaire algérien (MPA) a fêté, hier, son 6e anniversaire. Depuis Chlef, où se sont déroulées les festivités de la commémoration, le président du parti, Amara Benyounès, a rappelé que les portes du parti sont ouvertes à tous les militants nationalistes et démocrates.

Le rendez-vous était, aussi, une occasion pour réagir aux différents thèmes brulants de l’actualité politique, économique et sociale du pays. À propos des mouvements de grève enregistrés dans les deux secteurs de l’Éducation et de la Santé, le président du MPA voit un signe «de bonne santé démocratique qui ne devrait pas faire peur.» Il a appelé, d’ailleurs, à ouvrir le dialogue social entre le gouvernement et les grévistes. S’exprimant sur le problème des résidents, l’ex-ministre du Commerce a estimé «qu’après une vingtaine d’années d’utilisation de ce système de service civile, on doit faire le bilan pour juger de son efficacité ou pas. A-t-il donné les résultats escomptés ? A-t-il résolu le problème des spécialistes à travers le territoire ? Non ! Vu que 70 % des médecins sont au nord, nos frères du sud et des hauts plateaux sont toujours en manque. On doit évaluer, le maintenir s’il est efficace sinon trouver une autre solution.» Le président du MPA expliquera que ces médecins doivent être compris : «Un médecin devient spécialiste au bout de 12 ans d’études, puis il a un service civile à accomplir. À ses débuts, il touche 62 000 DA. En parallèle, on a des agents de sécurité dans certaines entreprises qui touchent plus de 70 000 DA. Ils ne demandent pas l’augmentation des salaires, mais on doit revoir tous ces problèmes», soulignera-t-il. Amara Benyounès a regretté la suspension du dialogue avec ces médecins, précisant qu’il est de devoir du gouvernement de répondre aux exigences de la population. Faisant allusion aux dernières déclarations de Naima Salhi, sans pour autant la citer, le président du MPA a regretté que le niveau de débat de certains dirigeants de partis politiques soit très bas : «Ces gens consacrent la médiocrité et nous tirent vers le bas», martèlera-t-il. M. Benyounès dénoncera le régionalisme, le racisme, en affirmant que le MPA a dépassé ça et ne rentre pas dans ce débat : «Le peuple mérite plus de considérations», précisera le président du MPA. «Le MPA est un parti de conviction, des idées, d’un projet économique et social clair», insistera-t-il. Dans le volet économique, auquel le MPA accorde une grande importance, il a préconisé la «parité» entre les deux secteurs, public et privé, réfutant les accusations le donnant pour «le libéralisme sauvage.» Il a plaidé pour la transparence dans le recrutement dans ces entreprises. Il estimera, toutefois, que l’Algérie doit en finir avec le socialisme qui a prouvé, selon lui, son échec à travers le monde entier : «Même la Chine a abandonné l’économie socialiste, c’est pour cela qu’elle est devenue une force économique», notera-t-il. Le MPA prône le libre échange à travers une économie de marché, tout en consacrant une justice sociale qui est une valeur fondamentale pour le parti, dont le slogan est «efficacité économique et justice sociale.» Par ailleurs, à propos du commerce extérieur et concernant les licences d’importations, M. Benyounès a indiqué que dans le commerce, «le principe de libre échange et de l’exception est la licence.» Le MPA est, selon son premier responsable, pour la protection de la production nationale et du consommateur surtout : «L’interdiction de certains produits a engendré une hausse des prix. Pour assurer un équilibre économique, il faut que la production nationale réponde à trois critères : le prix, la qualité et la quantité», précisera l’hôte de Chlef. L’ex-ministre du Commerce fera savoir que «le problème de l’Algérien n’est pas l’importation, mais le manque de production.» Dans le volet politique, il reviendra aux élections de 2017, où il notera «une évolution démocratique.» Concernant les élections présidentielles de 2019, il rappelle que le «MPA soutiendra le Président jusqu’à la fin de son 4e mandat.» Il est prématuré, selon lui, de parler de ces élections, néanmoins il a indiqué que «chaque Algérien répondant aux critères constitutionnels a le droit de participer. Seulement et à l’heure actuelle, il est mieux indiqué de parler de programme, des idées que de parler de personnes.» Le président du MPA, en évoquant la situation sécuritaire qui reste un enjeu important pour l’Algérien selon lui, a signifié le soutien de son parti aux éléments de l’ANP.

Kamela Haddoum.

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