«Le barrage de Taksebt est à 43% de remplissage»

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à travers cet entretien, le directeur de l’ADE de Tizi-Ouzou fait le point de la situation qui prévaut dans son secteur, notamment après les réjouissantes pluies enregistrées.

La Dépêche de Kabylie : Quel est le taux de remplissage du barrage de Taksebt après les chutes de pluie et de neige des dernières semaines?

Amar Berzoug : Les chutes de neige et les fortes précipitations de ces dernières semaines font que le barrage de Taksebt se remplit doucement. La neige et les dernières pluies sont une véritable bouffée d’oxygène, car l’ouvrage en question a connu une baisse de niveau de remplissage qui a atteint 27%, chose qui a rendu difficile le traitement et la distribution de l’eau. Le taux de remplissage actuel est à 43%. Espérons que la pluie et la neige continueront à être au rendez-vous en mars pour que le taux de remplissage s’améliore. Cela dit, avec ce taux, nous pouvons garantir une consommation de la wilaya pour plus d’une année.

Dans certaines régions de la wilaya, l’eau est disponible, mais dans d’autres, le rationnement est toujours de mise. Comment expliquez-vous cette disparité ?

Faire parvenir l’eau aux milliers de foyers répartis sur plus de 1 500 villages et les centres urbains est une mission difficile, d’autant plus que nous ne disposons que de16 00 agents, dont 50% relèvent du service de sécurité et administratif. A présent, nous ne sommes présents qu’au niveau des daïras et avec des effectifs réduits. Nous avons élaboré un dossier notamment pour le renforcement de nos effectifs que nous avons soumis à la tutelle. De toutes les manières, même avec le peu d’effectif et de moyens que nous avons, on essaie d’être présents et de mener notre mission correctement.

Que compte faire l’ADE pour éviter les déperditions d’eau ?

Nous produisons quotidiennement entre 250 000 et 300 000 m3. Le rendement du réseau n’est hélas que de 42%. C’est-à-dire plus de 150 000 m3 ne sont pas facturés. Il y a, en effet, les fuites, mais aussi les piratages et les branchements illicites. Pour ce qui est de la réparation, nous organisons des opérations inter-centres pour colmater les brèches constatées sur les réseaux de distribution. Pour les grandes chaînes de la wilaya mises en service il y a plus de 30 ans, il y a un plan de réfection en cours. Au sujet des piratages, nous appelons les consommateurs à plus de civisme. Nous leur demandons de ne pas gaspiller et surtout de ne pas voler, car ce service public doit être rentable. Nous devons faire tous le maximum pour préserver ce patrimoine fort de 200 stations de pompage et de 8 000 kilomètres de réseau. Rien qu’en matière d’internet et de téléphonie, le citoyen consomme la somme d’au moins 1 000 DA. Et si la famille est nombreuse, la somme est multipliée plusieurs fois, alors que la facture trimestrielle de l’ADE n’est pas plus que de 800 DA en moyenne. Les consommateurs doivent savoir que rien qu’en énergie électrique, le m3 nous revient à 5,50 DA et nous le proposons à 6,50 DA. Il faut donc que le consommateur honore sa consommation et évite le gaspillage et surtout le vol.

L’ADE arrive-t-elle à recouvrer ses créances ?

Depuis 2015, nous arrivons à recouvrer 80% de la relève. Concernant les créances qui sont de l’ordre de 170 milliards de centimes, dont 60 % sont anciennes, nous sommes en justice avec les mauvais payeurs. Nous avons besoin de cet argent, car nous sommes à cours de payement avec la SDC, dont les dettes s’élèvent à plus de 50 milliards de centimes. Lors de la dernière rencontre ministérielle, ayant regroupé les ministres de l’Intérieur et des Ressources en eau, en présence de 15 walis du centre, il a été décidé de recouvrir les créances des collectivités locales à hauteur de 50 milliards de centimes pour notre wilaya. Cet argent, nous en avons grand besoin pour préserver et améliorer ce service public et le patrimoine de l’ADE. Mais sa pérennité est aussi conditionnée par sa rentabilité, qui nécessite aussi de nouveaux mécanismes de financement.

Entretien réalisé par H. T.

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