Des centres urbains rongés par l’anarchie

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La plupart des chefs-lieux de communes à travers le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou, sont en proie à l’anarchie et à la saturation de la circulation.

Les exemples ne manquent pas. Au sud de la wilaya, ce sont pratiquement tous les centres urbains qui sont offerts à l’anarchie et à la loi du plus fort. De Maâtkas à Ouadhias, en passant par Souk El Tenine, Mechtras et Tizi N Tléta, l’anarchie est le dénominateur commun. Chose qui n’étonne pas car même au chef-lieu de wilaya, elle y est à longueur de journée et se complique davantage aux heures de pointe. La ville des Genêts est connue depuis fort longtemps pour ses bouchons et la lenteur de la circulation. Pour entrer ou sortir de Tizi-Ouzou, il faut du temps et la patience de Job, notamment en matinée. À partir de 7 heures 30 du matin, la ville n’est accessible qu’après une corvée faite de bouchons, de casse-têtes et d’embouteillages. Par l’Est, l’Ouest, le Nord et le Sud, c’est malheureusement le même constat, la ville est inaccessible ! Cela sans parler de la circulation monstre en plein centre-ville, où le moindre mouvement nécessite beaucoup de temps. Le nouveau plan de circulation, dont on parle depuis de nombreuses années, est renvoyé aux calendes grecques. Si cela est valable pour la capitale du Djurdjura, il l’est encore plus pour les petites agglomérations de la périphérie et les chefs-lieux de communes. Le projet de l’aménagement urbain lancé en 2013 et malgré toutes les bonnes intentions visant à redonner à Souk El Tenine une meilleure image, la donne n’a pas évolué. «En 2012, l’exécutif communal a promis de changer le visage de Souk El Tenine et de bannir l’anarchie, hélas ce n’était que des engagements vains. La saturation de la circulation et l’anarchie sont toujours là», regrette-t-on. En effet, hormis la réalisation de trottoirs et la pose de quelques pilonnes électrique sur l’axe principal, rien d’autre n’a changé. Certains quartiers sont toujours sans trottoirs, les espaces verts et de détente ne sont pas réalisés et le projet de démolition et de reconstruction des anciens locaux commerciaux est de nouveau repoussé à une date ultérieure. Pour traverser l’axe principal long de mois de 500 mètres, il faut beaucoup de patience. Si par hasard un camion de gros tonnage ou un bus du transport universitaire est de passage, autant éteindre le moteur et attendre patiemment. Pour évacuer une urgence à la polyclinique, autant rebrousser chemin, notamment les jours de marché bihebdomadaire (lundi et jeudi). Le passage à la polyclinique sise à l’extrémité de la ville est quasi impossible d’autant plus que les fourgons qui desservent sur Tizi-Ouzou y prennent place de stationnement.

Embouteillages et structures inaccessibles

Le portail de la polyclinique est souvent bloqué par les fourgons de transport. «Pendant les jours de marché, l’accès à la polyclinique est généralement bloqué par les transporteurs qui y élisent leur arrêt. D’ailleurs, même le nombre de malades diminue pendant ces journées. Ils vont ailleurs ou reportent leur visite. Les autorités sont appelés à délocaliser cet arrêt vers un autre lieu loin du centre de soins», a appelé un employé de la dite infrastructure. Il faut ajouter à cette situation l’étalage sur les abords de la route, les stationnements anarchiques et parfois en deuxième, voire troisième position. Les marchands et toutes sortes de vendeurs font leur commerce sur les accotements. Le marché de proximité réalisé à coup de millions est toujours inoccupé et commence à subir les affres de dame nature. Les bénéficiaires ont carrément refusé de le rejoindre car «il n’est pas propice à l’exercice de leur activité», jugent-ils. L’affaire est portée devant les tribunaux. La décision finale tarde à être rendue. Le squat des trottoirs par les commerçants est toujours de mise. Le facteur qui booste l’anarchie et le désordre, c’est sans doute l’absence et l’indisponibilité d’un corps de sécurité pour faire respecter la réglementation et fluidifier la circulation. À Ouadhias, malgré l’installation de plusieurs plaques de signalisation dans l’optique de diminuer l’ampleur de l’anarchie et de la saturation du trafic, la donne n’a pas évolué d’un iota. L’anarchie et les bouchons sont toujours monnaie courante, c’est à se demander à quoi a servi la pose de plaques de signalisation ? «Nous avons établi un nouveau plan de circulation en collaboration avec la Gendarmerie, la Police et la Protection civile. Nous avons, pour notre part, procédé à l’installation des plaques de signalisation en attendant la délocalisation des stations de fourgons et de taxis vers la périphérie. Quant à l’application du code de la route et le respect du nouveau plan, ce n’est pas à l’APC de le faire. Les services concernés sont invités à jouer leur rôle», a déclaré le P/APC. Rappelons que pour traverser le chef-lieu des Ouadhias, notamment aux heures de pointe et le jour du marché hebdomadaire qui se tient tous les mardis, il faut parfois plus d’une demi-heure. Les stationnements anarchiques sont toujours d’actualité. Concernant le projet de la route d’évitement, il est au stade d’intention. À Mechtras, malgré la réalisation de trottoirs, la pose d’abribus et des poteaux de l’éclairage public, l’anarchie est toujours omniprésente. À Tabarakt, là où se trouve l’arrêt de fourgons vers Boghni et vers Souk El Tenine, le désordre règne en maître des lieux, c’est au plus agile de passer. Au rond-point dit les Quatre chemins, il faut aussi de la gymnastique pour passer. La longue file de voiture se forme à longueur de journée. Dans cette contrée, la route est abandonnée aux usagers, les éléments de la sûreté et de la sécurité se font toujours désirer pour faire revenir l’ordre. À Tizi N Tléta, une agglomération que de nom, mais on trouve le moyen de créer de l’anarchie et du désordre, notamment au niveau de l’arrêt des fourgons vers Cheurfa et Aït Abdelmoumène. Du côté des Ath Douala, c’est le même constat, malgré l’ouverture d’une route d’évitement qui sert aussi de marché hebdomadaire tous les mercredis. Les automobilistes préfèrent traverser le chef-lieu et par là perdre du temps précieux en traversant la ville. Dans tous les cas de figures, les responsables concernés et les nouveaux exécutifs élus ont fort à faire pour faire régner l’ordre et fluidifier la circulation par la mise en place d’un plan de circulation qui ne nécessiterait que de petits efforts et surtout l’implication des agents de la circulation.

Hocine T.

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