S. Ait Hamouda
Le ministre de l’Intérieur français et son homologue algérien se sont rencontrés, avant-hier, pour booster les relations bilatérales. Une rencontre suivie d’une séance de travail walis-préfets. Parce que les uns et les autres sont tenus à des politiques souvent contradictoires, le ministre français a expliqué, dans ses propos, qu’ils devaient «continuer, ensemble, à écrire les nouvelles pages d’un livre, lequel permettrait aux deux pays de continuer à aller de l’avant, de porter un message de paix, de fraternité, de solidarité et de développement à l’ensemble des pays des deux côtés de la Méditerranée. C’est le sens de ma visite (en Algérie) et de notre amitié». Là ils devraient, de part et d’autres, non seulement consolider les rapports entre les deux pays, mais aussi sortir de ces petits pas qui n’ont rien à voir avec des relations normalisées. Quant au ministre algérien, il a tenu à exprimer la volonté de l’Algérie de tout faire pour respecter les règles que se sont données «nos services d’inspection respectives et les walis (qui) ont engagé un cycle de coopération intense portant notamment sur l’audit et les risques d’action administrative», et au-delà les résultats de cette coopération multi-facettes dans moult domaines finiront par donner satisfaction tôt ou tard. Il n’en demeure pas moins que l’amitié a des limites qu’imposent les intérêts bien compris de chacun. Ce qui revient à dire qu’on ne peut faire table rase de toutes les inimitiés lointaines et récentes qu’ont eues l’Algérie et la France, en un tour de main. Il y va de toute une nomenclature de griefs plus ou moins graves, qu’il faudrait aborder avec intelligence pour les aplanir et voir l’avenir avec la sérénité qui sied à des pourparlers dignes. Il va de soi que les relations entre les deux pays quelquefois pataugent, souvent traînent, parfois se figent et généralement se relancent avec des perspectives heureuses. Cependant, il n’est pas impossible que la bipolarité qui s’installe mènera les deux pays à une entente qui mettra les tabous et les complexes au placard, pour ouvrir une nouvelle page.
S. A. H.