Les accords d’Evian signés le 18 mars 1962 entre l’Algérie et la France marquant la fin de la guerre d’indépendance algérienne, a fait l’objet d’un colloque national, tenu jeudi dernier au niveau de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. Initiée par le département d’Histoire, cette rencontre a regroupé des dizaines d’enseignants et de chercheurs d’histoire venus de plusieurs universités et wilayas du pays. Deux anciens officiers de l’armée de libération nationale (ALN), en l’occurrence Djoudi Attoumi et Ouali Ait Ahmed, ont aussi apporté leurs témoignages et enrichis les débats à propos de ces accords historiques, mais surtout au sujet du climat politique général qui régnait pendant cette période en Algérie comme en France. Pour les initiateurs de cette rencontre à la fois pédagogique et historique, Il s’agit «d’engager une réflexion pour l’analyse du conflit, notamment en apportant un autre regard et la construction d’une vision commune sur le colonialisme, à l’origine même de la guerre de libération nationale». Ainsi, les participants à ce colloque ont adopté une approche riche et approfondie pour lancer les débats. Ils ont tenté d’analyser en premier lieu le contexte historique et politique d’avant les accords d’Evian, caractérisé notamment par une domination algérienne dans les maquis de l’ALN et des crises politiques en France. Les participants ont aussi évalué le mode de préparation des négociateurs du FLN, conduit par feu Krim Belkacem ainsi que les enjeux politiques et historiques qui entouraient leur action. Enfin, les participons ont passé en revue les chapitres de ces accords et leur portée sur la période de transition et l’armistice signé entre les deux parties. D’autres aspects des accords d’Evian ont également été développés à l’occasion de plusieurs interventions, à l’image de la nature juridique des accords, une conférence animée par le docteur Kerlil Abdelkader de l’université d’Alger II. En plus du retour des réfugiés algériens après les accords d’Evian, un chapitre développé par le docteur Mahfoud Achour de l’université de Chlef. Le docteur Djellaoui Said, de l’université de Bouira, a pour sa part développé une intervention dans laquelle il a analysé les positions et les réactions de différents pays à cette époque, en s’appuyant sur une approche comparative entre pays du bloc soviétique et ceux alliés aux Etats Unies d’Amérique. À noter enfin, en marge de ce colloque, une exposition d’histoire a été organisée au niveau de la bibliothèque centrale de l’université. Cette exposition a vu l’implication du musée nationale de la presse, du musée locale du Moudjahid et de la direction des Moudjahidines.
Oussama K.