Accueil Évènement «On est sur un projet d’une zone industrielle de 160 hectares»

LOUNÈS DJOUADI, maire de Timizart

«On est sur un projet d’une zone industrielle de 160 hectares»

3269
- PUBLICITÉ -

à travers cet entretien, Lounès Djouadi, maire de Timizart, fait le point sur la situation qui prévaut dans sa commune et fait part du programme de l’assemblée qu’il préside.

- PUBLICITÉ -

La Dépêche de Kabylie : Dans quelles conditions avez-vous repris la gestion de la commune de Timizart en tant que maire ?

Lounès Djouadi : Timizart est une grande commune, déshéritée et rurale. Une commune pauvre et sans ressources. Elle manque à la fois d’effectif et de matériel. J’irais jusqu’à dire qu’elle est dans une situation catastrophique. Mais nous nous engageons à mener à bien notre mission d’élu.

La commune a bénéficié de combien d’aides à l’habitat rural et comment s’est déroulée la répartition du quota alloué ?

Il y a lieu de préciser, dans un premier temps, que nous sommes un peu lésés en matière d’aides à l’habitat rural par la direction du logement de Tizi-Ouzou. Notre commune dispose de plus de 1 700 demandes validées. Certes, nous avions recensé 170 aides non distribuées, mais les avons réparties récemment. Timizart a également bénéficié d’un quota de 70 aides et d’un autre de 50, soit un total 120 aides pour… 1 700 demandes. La répartition des quotas alloués a été faite au cours des assemblées générales tenues au niveau des villages. Et chaque village a procédé à sa façon à la réapparition des aides. Il y a des villages où la distribution a été effectuée par les comités de village et d’autres où l’on a procédé par ordre d’ancienneté du dossier, alors que dans d’autres localités, on a opté directement pour le choix des cas sociaux. De toute façon, l’opération de partage des aides à l’habitat rural à Timizart a eu lieu en contact direct avec les demandeurs et selon le nombre des demandeurs de chaque village.

A-t-on soulevé un problème quelconque lors de cette opération ?

Aucune anomalie ne nous a été signalée à ce jour. En tout cas, même là où la répartition a été effectuée par les comités de village, les élus avaient assisté aux assemblées générales organisées à cet effet. On a exigé la distribution des aides en public, c’est-à-dire de concert avec les demandeurs et en assemblées générales.

Timizart a-t-elle bénéficié d’autres quotas de logements relevant d’autres segments?

On a fait une demande pour le Logement participatif aidé (LPA). Nous avons demandé aussi un quota de logements sociaux. Un choix de terrain a été fait pour la réalisation de 100 unités. Mais le nombre de logements attribués demeure insuffisant, eu égard au nombre de demandes qui restent à satisfaire. Il faut savoir que notre commune est riche en foncier. Normalement, la direction de wilaya du logement doit prêter attention à cette localité comptant un nombre important de demandes.

Quel constat faites-vous du secteur de la santé dans la localité de Timizart ?

Le secteur de la santé dans notre commune est malade ! Je dirais même qu’il est dans un état comateux ! Ce n’est pas du tout normal qu’une commune de 35 000 habitants ne dispose pas d’un établissement sanitaire digne de ce nom. La population locale se soigne dans un centre de santé des années 1970, se trouvant au chef-lieu communal. Cette structure, érigée en polyclinique, est dépourvue de moyens. La commune de Timizart avait bénéficié, par le passé, d’une extension de cette clinique, mais malheureusement elle a été gelée. Je réitère d’ailleurs ma demande à l’adresse du directeur de la santé et de la population (DSP) de Tizi-Ouzou, afin qu’il lève le gel du projet d’extension de notre polyclinique. On a aussi proposé de réaménager en clinique les locaux constituant tout un immeuble à proximité de la bibliothèque se trouvant au niveau du lieu-dit Ahriq Ouattar. Les travaux d’aménagement extérieur de l’immeuble en question de même que son raccordement au réseau d’assainissement ont été déjà lancés, afin de préparer la structure à devenir une polyclinique digne de ce nom. Nous lançons aussi un appel au ministre de la Santé et de la Population de lever le gel sur l’hôpital des 60 lits, dont devait bénéficier la circonscription de Timizart. Un établissement hospitalier dont on ne parle plus.

La municipalité dispose-t-elle de structures d’accompagnement ?

Pratiquement tous les secteurs accusent des carences. Nous nous basons sur l’investissement pour palier les manques. Nous avons une zone d’activité au lieu-dit Azrou, pratiquement, fin prête. Elle est située à l’extrême Ouest d’Abizar, à la lisière des deux communes limitrophes Ouaguenoun et Boudjima. Aussi, on vient de compléter le dossier de la zone d’activité touristique. Nous avons eu l’avis favorable du ministre du Tourisme. Vu la vocation agricole de la région, nous avons pensé à booster l’agriculture ainsi que l’élevage dans notre commune, en proposant à nos fellahs trois exploitations agricoles, en plus d’une quatrième déjà prête. Nous pensons aussi récupérer quelques assiettes illégalement dilapidées. Nous sommes, par ailleurs, sur le projet d’une zone industrielle de 160 hectares, dont l’étude, avec les services d’urbanisme de la wilaya de Tizi-Ouzou, est en cours.

Avec la fin du contrat liant votre commune au centre d’enfouissement technique (CET) de Oued Fali, quelle alternative pensez-vous prendre pour la gestion des ordures ménagères?

Aucune précision sur la fin du contrat liant la commune au CET ne nous a été donnée. Les assemblées nouvellement élues devraient normalement être préalablement avisées. Sinon, un problème pareil est vraiment sérieux. Toutefois, nous allons organiser incessamment une Semaine de l’environnement où seront programmées des journées de sensibilisation, des conférences,… Nous allons essayer de faire face à cette situation complexe et imprévue. Nous comptons également organiser des réunions avec les comités de village et les associations, pour sensibiliser les citoyens sur le tri des déchets.

L’instabilité en matière de distribution d’eau potable vécue l’été dernier dans certains villages de la commune sera-t-elle évitée cette année ?

Au niveau local, le secteur de l’hydraulique constitue une autre catastrophe. L’ADE de Timizart fonctionne à 10%. Ils accusent un manque en personnel. Les fuites d’eau sont également légion dans la commune. D’ailleurs, même le réseau routier en subit les conséquences. Il faut aussi signaler l’état de vétusté de la conduite qui alimente, à partir de la station de refoulement n° 2, d’Ahriq Ouattar, la station de refoulement n°3, du lieudit Akouacha, dans le village Iadjemat. Cette conduite est amplement dégradée. Elle devrait être réparée par les services de l’hydraulique de Tizi-Ouzou, ce qui nous permettra de passer un été en toute tranquillité.

Qu’en-t-il de l’état d’avancement des travaux de raccordement des foyers au réseau du gaz naturel ?

Le projet de raccordement des habitations au gaz semble s’éterniser. La résiliation du marché avec l’entreprise chargée de raccorder à ce combustible le lot Iguerbienne – Alma Bamane touche et prive, également, le lot Ibedache-Taouint-Ath Moh Oubrahem. Nous demandons aux services de la SDC de se pencher sur cette question et reconsidérer cette décision (résiliation). Les travaux de raccordement doivent reprendre !

Et le secteur de la jeunesse et des sports ?

Le problème de subvention des associations culturelles et sportives est un sujet épineux. A chaque fois que les assemblées communales élues attribuent des subventions aux associations, la tutelle les refuse catégoriquement. Ce que nous ne comprenons pas d’ailleurs. Sinon, comment expliquer le fait d’avoir un budget excédentaire et que l’APC n’ait pas le droit de subventionner les associations ? Nous demandons que l’administration puisse respecter la réglementation. Il y a des communes qui ne sont pas déficitaires et qui peuvent subventionner des associations. Les associations qui dépendent des communes doivent être aidées par ces dernières. Au volet loisirs, nous lançons un autre appel au directeur de la jeunesse et des sports (DJS) de la wilaya de Tizi-Ouzou pour prendre au sérieux le projet du Centre sportif de proximité (CSP) d’Ahriq Ouattar. Un chantier abandonné depuis plus d’une année.

Propos recueillis par D Timzouert.

A propos de l’APC de Timizart…

L’Assemblée populaire de la commune de Timizart, issue des élections locales du 29 novembre dernier, est composée de 19 sièges : 6 FFS, 5 RCD, 4 RND, 2 FLN et 2 indépendants. D’obédience FFS, le maire, Lounès Djouadi, a été d’abord vice-président, puis maire de 2010 à 2012, après la démission de Lounis Mehalla. Il a été réélu en novembre dernier à la tête de la municipalité.

- PUBLICITÉ -