Le coup d’envoi du premier Salon national des saveurs du terroir a été donné hier par le wali Mohammed Bouderbali, en présence du P/APW de Tizi-Ouzou, Youcef Aouchiche, de l’exécutif de wilaya ainsi que des représentants du ministère de l’Agriculture.
L’organisation de cet événement de grande envergure est, faut-il le souligner, une première dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Un salon qui regroupe 255 exposants issus de 38 wilayas d’Algérie. Les aléas climatiques n’ont pas empêché le public, composé d’agriculteurs, d’investisseurs, d’élus et de citoyens, d’y affluer en nombre considérable. Les dimensions culturelles, économiques et commerciales de l’événement sont perceptibles à travers les 200 stands, dressés à la place de l’Olivier. Des produis, connus pour certains ou moins connus, voire carrément inconnus, pour d’autres, y sont exposés. Qu’ils soient de Tlemcen, Blida, ou d’ailleurs, bruts ou agrémentés, toujours avec des aromes ou mélangés à d’autres produits du terroir, les produits apicoles ont été présentés en force. Outres les toutes sortes de confitures fait maison, les chaussures en cuir, la vannerie, la boiserie, les bijoux traditionnels kabyles et targuis, les robes kabyles modernes ou traditionnelles, de toutes les localités de la wilaya, la figue de Béni Maouche, labellisée et exportée, a fait sensation. Un produit phare de la région dont se sont délectés les présents. Un véritable régal qui s’est décuplé, car la figue a été associée à un délicieux chocolat produit localement. En sus de la figue, l’huile d’olive, le produit incontournable, les olives, dans toutes leurs variétés, naturellement séchées ou conservées, et le fromage, un produit de terroir par excellence, ont pris une place importante dans les stands d’exposition, pour le plus grand plaisir des gourmets. Devant toute l’abondance et la variété des produits exposés, certains visiteurs n’omettront pas de faire remarquer l’absence du vin. Un produit du terroir, pourtant, commercialisé de façon réglementaire en Algérie, labellisé et exporté de surcroît. Les exposants, en parfaite maîtrise des propriétés et caractéristiques de leurs produits, essaieront, chacun, de valoriser ces derniers à même de les faire connaître à travers des explications qu’ils fourniront à chaque potentiel acheter ou même aux flâneurs. Il mérite toutefois de signaler que le nombre d’exposants aurait pu être plus important si le prix de location du stand était plus abordable. De fait, des dizaines d’artisans et de petits producteurs n’ont pas pu prendre part à la manifestation, ne pouvant s’acquitter des frais de location, jugés onéreux : «Nous n’avons pas pu participer à cette manifestation, car nous ne pouvions débourser 20 000 DA sans être sûrs de les gagner durant la semaine», regrette une artisane d’Aït Hichem.
20 000 visiteurs attendus !
20 000 visiteurs sont attendus tout au long de cette semaine, c’est du moins ce qu’espèrent les organisateurs, qui attendent beaucoup de cette manifestation qu’ils veulent économique par excellence, en plus des autres aspects relevé plus haut. Les objectifs assignés à ce salon, consistent, tel que l’a expliqué le premier responsable de la wilaya, à promouvoir les produits exposés en vue de les labelliser et les exporter, valoriser les potentialités de l’Algérie en termes de produits du terroir, booster le développement durable des régions reculées, en l’occurrence les montagnes et les Oasis, soutenir les producteurs par des actions concrètes pour pallier la concurrence des produits synthétiques, inciter les jeunes à investir dans ce secteur et créer un espace d’échange personnel et commercial entre les acteurs de ce créneau. Le wali soulignera, aussi, les importantes potentialités que recèle la wilaya en matière de produits du terroir et regrettera, toutefois, leur inexploitation. À travers cette activité, les organisateurs espèrent créer une dynamique économique, améliorer la qualité et produire en quantité pour satisfaire le marché national, et pourquoi pas, exporter, notera le wali. Pour ce faire, un minimum d’organisation est requis, en coopératives ou associations. Chose qui permettra l’évaluation de l’état de lieu et faire valoriser les produits, à travers l’amélioration de l’emballage, mais surtout la labellisation. En matière d’organisation, le wali, a, relevé, en toute objectivité, quelques lacunes et insuffisances, qu’il mettra sur le compte du manque d’expérience, l’événement n’étant qu’à sa première édition. Le DSA, quant à lui, plaidera pour la nécessité de faire connaître les produits du terroir, redonner sa place à l’agriculteur, et apprendre à transformer les produits, pour cesser de les vendre à l’état brut. Avoir une hygiène sanitaire, travailler la qualité de l’emballage et accompagner le produit sont le savoir-faire que compte transférer la DSA aux producteurs, par le biais d’experts lors de ce salon. Pour le directeur du commerce, cette manifestation rentre dans le cadre de la politique économique de l’Etat, qui consiste à réduire les importations et promouvoir la production locale. Il a insisté sur l’enregistrement des produits et leur labellisation. Dans ce sens, il fera savoir que des experts sont présents à ce salon, pour accompagner les agriculteurs et les producteurs. L’objectif, dira-t-il, est d’aller vers l’exportation de ces produits, l’accompagnement technique, la vente, mais surtout avoir des échanges et une possibilité de signer des conventions avec les différents acteurs. Le concept du salon, étant basé sur le contact et la dégustation, ainsi que la promotion des richesses du terroir, une dégustation des différentes variétés de poissons, produits par différentes techniques aquacoles dans la wilaya, est offerte par la direction de la pêche au public. La SNAST prévoit, annonce-t-elle, un programme riche en animation : atelier ludiques, shows culinaires et artisanaux, soirées folkloriques, conférences, débats et concours (chef, mon homme chef, petit chef). Notons que de nombreux prix seront mis en jeu pour les exposants et le grand public tout au long de cette semaine, du jour comme de nuit.
Kamela Haddoum.