Le vin et l’interdit, où l’on va ?

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Par Sadak Aït Hamouda

Le vin c’est «haram» mais ça rapporte. C’est incontestablement un produit du terroir, depuis des lustres, et qu’on le veuille ou pas c’est l’une des rares productions où l’Algérie est classées parmi les premiers fournisseurs au monde. Qu’à cela ne tienne, le directeur de Commerce de la wilaya n’en veut pas, non pour des raisons commerciales, mais pseudo religieuses. Les sensibilités sont échaudées par ce label plurimillénaire dont dispose notre pays, et qui fait sa réputation universelle. Les terres vinicoles dans le territoire du «Polygone étoilé» étaient à n’en pas douter, immenses. Et le terroir qui les voit prospérer, vinifier, perd sa place parmi les premiers exportateurs de la mappemonde du sang de Jésus. La religion est à cet égard, un bon motif pour interdire son exposition, mais pas sa consommation au 1er Salon national des saveurs du terroir organisé à Tizi-Ouzou. L’intitulé de cette exposition n’exprime aucune restriction de quelque ordre qu’elle soit, mais c’est aller au-delà des desideratas des ronds de cuir de l’administration. Il se trouve que le vin est une des saveurs de l’Algérie, deuxième exportateur d’Afrique, où il y a des éleveurs amoureux de ce produit et qui le produisent sans le gouter. Qu’on ne laisse pas le premier venu, interdire ce qui ne l’est pas. A plus forte raison lorsqu’on en fait commerce. Là c’est porter atteinte aux buveurs de ce produit qu’ils soient algériens ou pas. Qu’on le boive ou pas, c’est selon les goûts de chacun, mais qu’on n’interfère pas dans les habitudes alimentaires des autres. Qu’ils le boivent ou en font cadeau à ceux qui en consomment, personne n’a le droit de l’interdire ou de l’autorisé à par la loi, et dans notre pays, la réglementation n’est pas contre le vin. Les remontrances de religiosité exacerbée, aux consommateurs de vin, ne sont pas canoniques, mais humaines et elles ne trouvent nulle référence dans la conduite à tenir, dès lors que l’homme n’est pas juge…

S.A.H

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