Il était une fois, la grève des étudiants

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Par S. Aït Hamouda

Le 19 mai 1956 fut une date décisive dans l’histoire de la guerre de libération. «Avec des diplômes en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres», a été le crédo, le slogan fédérateur, le mot d’ordre qu’ont adopté les étudiants et les lycéens de ce pays. Ils ont déserté, nombreux, les bancs de l’enseignement pour les maquis de la dignité. Ils sont légions à avoir offert leurs vies, en holocauste, à l’Algérie. Servir leur patrie en laissant de côté études et diplômes, est le meilleur dont qu’on puisse singulièrement lui faire, en dépit de tout. L’Histoire est truffée de ces élans nobles, de ces instants héroïques, de ces vaillances envers et contre tout. Elle est l’histoire qui traça la voie de l’indépendance, où des jeunes, dont l’âge frôle les 17 – 20 ans, ont pris les sentiers des maquis répondant à l’appel de l’UGEMA. Ils ont rejoint en nombre le Champ d’honneur où ils tombèrent par grappes pour que vive la patrie. Que les étudiants d’alors aient pris leurs responsabilités historiques est en soi méritoire et aussi héroïque que l’est le sacrifice de celles et ceux que les forces coloniales ont violés, torturés, exilés, gazés, «napalmés» et tués de la façon la plus sauvage, la plus ignoble, la plus inhumaine qui soit. Certes, les étudiants et lycéens ont pris la décision ferme, en ce jour du 19 mai 1956, de boycotter les cours, les examens et de prendre la route des djebels. Il y en a eu qui y laissèrent leurs vies, il y en a aussi qui ont été blessés et portent encore les stigmates de ce qu’ils ont subi. Aujourd’hui, 62 ans après, en ce rendez-vous historique, il est du devoir des générations montantes d’évoquer dans le recueillement l’exemple de leurs aînés. Ils y trouveront le patriotisme, le sens du sacrifice et l’engagement pour tenir en éveil avec la vigilance de tous les instants, pour que l’Algérie soit toujours le meilleur endroit pour parler de combat libérateur.

S. A. H.

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