La charité médiatisée, basta !

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Par S. Ait Hamouda

Le panier du Ramadhan, les restaurants Rahma et le pécule insignifiant remis durant cette période aux nécessiteux doivent être revus dans leurs utilités. Parce que tout le monde le sait que ce ne sont pas les indigents qui en bénéficient, il y en a même des gens qui ne manquent de rien et pourtant, ce sont les premiers à se servir. Entouré d’une couverture médiatique de bon aloi, le CRA et tous les organismes caritatifs dont dispose le pays n’ont pas à rougir devant l’étalage de leurs dons, tant ils le font effrontément au mépris des convenances universelles qui exigent la discrétion et la retenue dans le cas, surtout de la charité. Cela revient à ne concevoir cette action philanthropique que sous l’angle de la médiatisation qu’elle accorde. Et subsidiairement les intérêts qu’elle peut dégager pour ses promoteurs. À n’en pas douter que la solidarité n’intervient pas qu’au mois de Ramadhan, comme c’est le cas ces derniers temps, mais elle doit couvrir toute l’année et ne concerner que les indigents qui n’ont aucune ressource. Quoiqu’il en soit, le soutient aux pauvres ne peut se faire sans le respect dû à leur dignité, c’est pourquoi la discrétion à cet égard est plus que recommandée. Que l’on crie sur tous les toits, que l’on se déhanche, que l’on jubile de ce qu’on a fait. Cela ne sert à rien, dés lors que l’on tient pour une œuvre de bienfaisance quelque chose qui y ressemble, cependant elle n’a rien à voir pour ce qu’on prétend qu’elle est. La solution a été proposée par le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales dans son intervention, le 21 mai, devant les cadres de son ministère, leur enjoignant d’ouvrir après le Ramadhan un fichier national. Cela permettra nécessairement de désigner les attributaires de cette charité et d’éliminer les indus bénéficiaires. Et puis, à l’arrivée, il n’y aura pas les cris à hue et à dia autour de cette question.

S. A. H.

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