Six APC toujours sans exécutifs

Partager

Cela fait un semestre que les nouvelles assemblées locales ont été élues et pourtant, dans la wilaya de Béjaïa, six n’ont pas encore leurs exécutifs et une commune, Boudjellil en l’occurrence, n’a même pas son assemblée suite au saccage des urnes. La majorité des citoyens de ces dernières sont dans l’expectative devant cette situation répondant aux intérêts de quelques gros bonnets qui sont derrière les élus «bloqueurs». Presque tous les élus renvoient les raisons du blocage à l’entêtement des présidents d’APC. N’ayant pas bénéficié d’une majorité confortable, ces derniers sont accusés de vouloir imposer un exécutif à leur solde, plus précisément à la solde de ces fameux sponsors qui tirent les ficelles. Dans la commune de Darguina, fort de six sièges, le maire, d’obédience FFS et qui rempile pour un deuxième mandat, s’est retrouvé confronté à un problème de taille. Les neuf autres élus, issus du RPR, Talai El Houriate et RND, ont constitué un front contre le maire à qui ils veulent imposer un exécutif issu exclusivement de leurs rangs. C’est le même scénario à Aokas, où une douzaine d’élus se sont opposés au trio du RCD dont le maire quant à la constitution de l’exécutif. À la différence, dans cette commune balnéaire, il a été accordé au maire la possibilité de disposer d’une vice-présidence, à condition de l’affecter à la femme élue sur sa liste, le RCD en l’occurrence. Dans l’autre commune balnéaire, Tichy, malgré les sept sièges obtenus par son parti le FFS, le maire n’arrive pas à installer son exécutif. Les deux élus du RCD, en accord avec les six élus du FLN, ont bloqué la constitution de l’exécutif, du moins jusque là avant que le FLN ne décide de rompre son accord avec le RCD (voir papier ci-contre). Ils veulent s’en approprier tous les postes et laisser le maire sans soutien de ses colistiers élus. Dans la commune d’Oued Ghir, malgré le ralliement du maire, élu sur la liste du MPA, avec quatre autres élus sur sa liste, au FLN, il s’est retrouvé bloqué par les autres élus y compris trois élus du FLN, sa nouvelle formation. Même à Ait Smaïl où l’exécutif a été installé, la situation est revenue au point de départ. Le tribunal administratif, saisi par des élus de l’opposition, a rejeté la délibération d’installation au motif que la loi oblige un vote à la majorité absolue des élus de l’assemblée et non à la majorité absolue des élus présents. Du côté de la vallée de la Soummam, le blocage touche El Flaye, assemblée de treize sièges, où les deux élus du MPA et les cinq du FFS se sont constitués en front d’opposition pour contrecarrer le RCD qui a obtenu six sièges. De même à Adekar, où les élus du FFS, du MEN et de l’alliance TAJ, forts de neuf sièges, ont bloqué l’installation de l’exécutif que préside le maire RCD. D’ailleurs, la population est descendue dans la rue et a fermé les sièges de la mairie et de la daïra, ainsi que la route nationale n° 12 pour protester contre le blocage de leur APC. Cette situation de blocage, prévue par le législateur, dispose d’une solution que l’administration semble ne pas vouloir appliquer malgré le semestre passé à ne rien faire. Une proposition de dissolution conformément au décret du 23 septembre 2016 avec l’organisation d’élections partielles dans les meilleurs délais mettra fin à ce blocage. Bien entendu, rajouter un arrêté interdisant aux actuels élus de se représenter aux prochaines élections partielles sera un plus que les populations apprécieront. Pour ce qui est de la commune de Boudjellil, où les élections n’ont pas eu lieu, il est nécessaire d’y organiser, également, des élections partielles.

A Gana.

Partager