«L’Algérie vit une agression !»

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Le secrétaire général du RND et Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a commenté, hier lors d’une conférence de presse, les événements qui ont secoué la scène nationale ces derniers temps.

L’affaire des 701 kg de cocaïne saisis à Oran, qui a fait couler beaucoup d’encre, est une preuve d’efficacité des services de sécurité du pays, a affirmé le Premier ministre. L’Algérie, dira-t-il, «vit une agression et une invasion de drogue», affirmant que de grandes quantités sont régulièrement saisies, grâce à la mobilisation de l’armée et des autres services de sécurité. «La société algérienne a montré sa fermeté et son unité et les citoyens sont unis quand il s’agit des intérêts du pays… On tente donc de la pourrir à l’intérieur avec la drogue qui est une arme qui attaque d’abord notre jeunesse», assènera-t-il. «On est en guerre contre la drogue», a-t-il encore affirmé. Pour le Premier ministre, qui a exprimé sa satisfaction du déroulement de l’enquête, «l’affaire est entre les mains de la justice, mais il n’y a pas suffisamment de preuves pour incriminer le principal suspect et ses acolytes». Ouyahia plaide, au nom de son parti, pour l’application de la peine de mort contre les trafiquants de drogue : «Je ne parle pas d’un jeune qui serait pris dans un contrôle avec un gramme de drogue, celui-là la justice le jugera selon la loi. Je parle de ceux qui veulent détruire le pays», a-t-il tenu à préciser. Dans un autre sillage et en réponse à une question relative à l’enquête sur le crash de l’avion militaire qui a couté la vie à 257 personnes, le Premier ministre indiquera : «L’enquête suit son cours (…) Ce n’est pas une affaire médiatique. Il est vrai que nous sommes à l’ère d’internet et des chaînes d’informations en continu, mais ce n’est pas pour autant que nous devons nous précipiter. Le ministère de la Défense jugera du moment opportun et de ce qu’il faudra communiquer à l’opinion publique». Revenant sur l’appel de son parti au Président Bouteflika à briguer un 5e mandat, il expliquera que la motivation est notamment «les deux contextes national et international», ainsi que la «composante actuelle de la scène politique». Il a par ailleurs estimé qu’il n’avait pas besoin de consulter le Président pour lui lancer un tel appel. Toutefois, a-t-il souligné, «la dernière décision reviendra au Moudjahid Bouteflika». Répondant à une question sur la santé du Président, il dira : «Certains veulent faire de la maladie une honte et veulent culpabiliser le malade. Je l’ai dit en 2014 et c’est toujours valable, le Président a toutes ses capacités et tous ses pouvoirs pour gouverner et analyser». Le SG du RND s’est dit convaincu que la population de «l’Algérie profonde veut que Bouteflika continue». Pour lui, le plus important, ce sont le résultat, le bilan et les réalisations, et non la durée au pouvoir. Dans le même sillage, évoquant sa relation avec le Président, il fera savoir qu’il est en contact avec lui et travaille sous ses orientations. «Oui, je rencontre le Président, vous imaginez un pays où le président ne rencontre pas son premier ministre ?!». À propos de la coupure d’Internet, Ouyahia expliquera que le gouvernement a pris une série de mesures dont celle de couper Internet à des heures indiquées, par souci de préserver la crédibilité de l’examen, regrettant des tentatives de déstabilisation : «Ailleurs, on invente la technologie pour avancer, ici chez nous, on l’utilise d’une manière malsaine, personne ne peut défendre la fraude», a-t-il ajouté. Sur de probables conséquences sur les entreprises économiques, Ouyahia certifiera : «Il n’y aura pas de conséquences sur les entreprises économiques, on n’est pas à New York, aucune n’est à Wall Streets». Concernant ses déclarations controversées à propos des pieds noirs, le Premier ministre parlera de «mauvaise interprétation». Il a, dans un autre sillage, qualifié Laila Haddad, la journaliste qui a posté une vidéo hostile au Président Bouteflika, d’«agent à la solde de l’étranger», au même titre que «Ferhat Mehenni», qualifiant la démarche de ce dernier de créer un corps de contrainte de «terrorisme». Par ailleurs, le vote de l’Algérie pour le Maroc, selon lui, est «une preuve de bonnes intentions, ce qui n’est souvent pas le cas de l’autre côté».

Kamela Haddoum.

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