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Travaux publics - Retard sur le chantier de la pénétrante autoroutière : Les explications d’Abdelghani Zaalane

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Le taux d'avancement des travaux du tunnel de Sidi Aïch, faisant partie de la troisième des quatre sections de la pénétrante autoroutière devant relier le port de Béjaïa à l'autoroute Est-Ouest, est de 60%.

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C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, en visite d’inspection et de travail dans la wilaya de Béjaïa. Le retard enregistré dans la livraison de ce tunnel de 1 700 mètres linéaires, qui permettra l’évitement de la ville de Sidi Aïch, est lié, selon les explications fournies sur place par les représentants du groupement d’entreprises sino-algérien (CRCC-SAPTA), à la nature des sols de ce tracé. «Dans la coupe géologique, environ 80% des sols du tunnel est classé dans la catégorie V (5), soit la plus mauvaise des classes de 1 à 5. Dans ces conditions, les travaux de soutènement provisoires sont très lourds. Le creusement d’un mètre linéaire nous prend presque une journée complète (23h53)», a-t-on expliqué. Les travaux de creusement, indique-t-on, sont menés de façon manuelle afin de garantir la stabilité du terrain et éviter tout effondrement. Pour M. Zaâlane, il n’est pas permis de se précipiter dans ce cas de figure, car il s’agit de la sécurité des citoyens. «A cause de toutes ces contraintes d’ordre technique, nous sommes obligés de travailler doucement, mais sûrement. Nous ne voulons pas vivre la même situation que celle vécue au tunnel Djebel El Ouahch à Constantine. L’effondrement de cet ouvrage nous a beaucoup coûté. Et à ce jour, les travaux de sa réalisation ne sont pas encore terminés», a-t-il déclaré devant les autorités de wilaya, les élus locaux et les députés de la région. Les autres obstacles empêchant l’avancement rapide des travaux de réalisation de ce tunnel sont en rapport avec le déficit en agrégats et les oppositions citoyennes. «Nous avons besoin de 1, 5 millions de tonnes d’agrégats par mois, alors que le chantier est alimenté actuellement à hauteur de 10 mille tonnes par mois à cause du manque de carrières. Notre approvisionnement est assuré par la seule carrière de Toudja», a déploré un représentant du groupement sino-algérien. À cela s’ajoutent, regrette-t-on, l’opposition émanant de certains citoyens résidents en dehors de l’emprise, lesquels réclament l’indemnisation de leurs propriétés, le blocage des accès vers certaines zones de dépôts par des citoyens revendiquant la réalisation d’un ouvrage (pont) non prévu dans le projet et le refus opposé par quelques citoyens à la démolition de leurs bâtisses alors qu’ils sont déjà indemnisés. Dans ce sillage, l’hôte de la Soummam a appelé à la sagesse des habitants de la région. «Ce projet de la pénétrante requiert un double intérêt. D’abord, social, car il permettra de désenclaver les différentes contrées de la wilaya, ensuite, économique, car il favorisera l’épanouissement de l’économie locale. Donc, j’appelle les citoyens à ne pas recourir aux oppositions afin d’avancer dans les travaux», a-t-il déclaré. Par ailleurs, aucune date n’a été avancée quant à la livraison définitive de ce tunnel. Pour rappel, deux sections, à savoir celles reliant Akbou à Ahnif (42 km) et Akhnak à l’échangeur d’Akbou (10 km), ont été mises en service respectivement le 2 mars et le 9 octobre 2017. Dans un autre chapitre, le ministre Zaâlane a souligné que toutes les situations financières de l’entreprise en charge de réaliser le projet de la pénétrante Béjaïa-Ahnif (100 km) ont été réglées au mois d’avril dernier. Il faut reconnaître que le non payement des états du groupement sino-algérien dans les délais, était aussi pour beaucoup dans le retard enregistré jusqu’ici.

Route des gorges de Kherrata : Livraison d’un tronçon de 1,5 km

La deuxième étape de la visite du ministre des Travaux publics et des Transports était la ville de Béjaïa, où il a inauguré officiellement l’échangeur des «Quatre Chemins» et la nouvelle gare maritime, déjà mis en service respectivement les 23 et 21 juin derniers. Selon l’exposé présenté par le DTP à la délégation ministérielle, la mise en service de ce projet structurant a permis de supprimer tous les croisements au niveau de l’ex carrefour des «Quatre Chemins». «Autrefois, les automobilistes passent parfois 30 minutes pour traverser ce carrefour. Aujourd’hui, tous les croisements ont été annulés et la circulation est devenue très fluide», s’est-il félicité. Ce projet qui comprend sept ponts a coûté quatre milliards de dinars au trésor public, a-t-on précisé. Pour la nouvelle gare maritime, elle est opérationnelle depuis le 21 juin précédent, ce qui a coïncidé avec l’arrivée du premier bateau de voyageurs en provenance du port de Marseille, au titre de la saison estivale 2018. L’autre fait marquant de la visite de M. Zaâlane est la mise en service d’une partie de la route des gorges de Kherrata sur une longueur de 1,5 km. Lancé en 2014 pour un délai initial de 28 mois, ce projet a connu un énorme retard à cause de contraintes d’ordre technique et financier. L’entreprise turque Ozgün, chargée de réaliser ce projet, portant la modernisation de la route des gorges de Kherrata, a obtenu un prolongement du délai de réalisation et de livraison de ce projet jusqu’à 2019. Initialement, le montant alloué pour la concrétisation ce projet, qui consiste en l’aménagement de la route actuelle en deux voies bidirectionnelles sur 7,6 kms, est de cinq milliards de dinars. Ce projet comprend dans sa globalité la réalisation de quatre ponts, des estocades, 17 dalots, 3 tunnels et 5 murs de soutènement. Une fois réceptionné, il permettra une meilleure fluidité de la circulation avec la wilaya limitrophe de Sétif et désengorgera la RN9.

Boualem S.

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