Reprise des fouilles archéologiques

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Le site antique de Petra (actuel Mlakou), situé dans la commune de Seddouk sur la rive droite de la Soummam, accueille depuis le 10 juillet dernier l’équipe principale de chercheurs de l’institut d’archéologie d’Alger et des étudiants issus de cinq universités (Batna, Tlemcen, Mascara, Constantine et Sétif). L’équipe universitaire en charge des fouilles est conduite par Dr Arezki Boukhenouf, assisté dans sa mission par Dr Ouamar Iaichouchen. Ce chantier école qui étrenne sa 10e session, s’étale sur une période d’un mois, au cours de laquelle les archéologues tenteront de percer un peu plus le secret de 2 500 ans d’histoire enfouie sous terre. Engagées depuis l’année 2014, à raison de deux sessions annuelles, les campagnes précédentes ont mis au jour des structures de construction antique, du mobilier archéologique et des vestiges d’une industrie du vin, confirmant le double intérêt archéologique et scientifique du chantier. «Pour chaque campagne de fouille, on se fixe un objectif à atteindre. Cette fois-ci, on tentera de comprendre le système d’approvisionnement et l’amenée d’eau pour alimenter cette industrie du vin», explique Dr Bouchenouf. «Nous avons demandé de nous doter de deux ou trois chalets pour nous permettre d’accomplir notre mission dans des conditions correctes. Nous espérons obtenir cet équipement dans les meilleurs délais», dira le chef de projet. Le site abritant le château de Petra, peut-on constater, ne bénéficie encore d’aucune mesure de sécurité pour le prémunir contre les actes de vandalisme et de prédation. Pourtant, juridiquement il est protégé par la loi 98/04, depuis son inscription en février 2017, sur l’inventaire supplémentaire des biens culturels de la wilaya de Béjaïa. La dénomination du château de Petra est encore en phase de recherche. Certaines sources avaient donné sa signification comme étant une «roche», car la mosaïque de chasse trouvée dans la vallée de Chellif est exposée actuellement au musée des antiquités d’Alger et mentionne dans ses lignes le nom de «Petra», ce qui confirme que tous les fondus de la famille Nubel portent le même nom. Les études historiques n’ont pas encore apporté des réponses à toutes les questions, à savoir quelles sont les vraies raisons du choix de Mlakou comme lieu de résidence princière du fait qu’il se situe à l’écart de la voie romaine ? Comment contrôlerait-il alors cette voie isolée par le cours d’eau ? Pourquoi n’a-t-il pas construit son château à proximité directe de cette voie, afin qu’il soit visible et rendre l’opération du contrôle routier permanent et rapproché ? Il y a aussi la question de l’existence de ce château avant la date de sa destruction en 372, de celle de son nouveau gérant pendant la période allant de l’assassinat de Sammac à l’arrivée de Théodose pour le détruire. La réponse n’est pas pour tout de suite. Le projet de fouille lèvera, sans doute, le voile quant à sa véritable fonction.

N. Maouche

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