L’Histoire et les musées pour raconter la Kabylie

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Par Sadek Aït Hamouda

L’histoire de la Kabylie est chargée de traditions, de contes, de mythes et de sagesse. L’une est celle qui laisse tout observateur pantois, tellement elle regorge de légendes qui se mêlent à son historiographie, pour finir par n’en faire qu’une et même chose. Ainsi son soleil, au zénith, qui rend ses reliefs flamboyants à l’heure de la sieste, et son crépuscule propice aux palabres surannées, et aux discussions interminables sur des héros et héroïnes, sur des fées bienfaitrices, sur des personnages ayant réels ou fictifs, sur nos cultes probables ou improbables, sur nos vestiges debout, en ruines. Tellement nos récits étaient innombrables et prenants, nous n’en retenons que des bribes. Mais notre part d’histoire fait partie d’un tout, et n’est viable qu’en faisant partie d’un pays immense qui est l’Algérie. Là est le point dans lequel nous nous retrouvons tous, du nord au sud et d’est en ouest, de ce vaste territoire polygonal qui s’appelle Algérie. Allez trouver dans cette Kabylie un musée qui raconte, qui montre, qui apprend, à tous et à chacun la participation de ses populations à ses combats, à ses résistances et à ses luttes avec bravoure, détermination et vaillance ! Aucun, sauf le musée du Moudjahid qui prend un aspect plus récent du combat pour l’indépendance. Il arrive que nous omettions d’évoquer le passé reculé de cette portion de territoire, que nous dédaignons de partager notre lointaine histoire, pour des raisons que nous ne saurions dire sans rougir, parce que nous croyons être les seuls dans ce pays légendaire, et l’histoire ne se conte pas le soir autour du feu. Il n’y a plus de feu, depuis des lustres, toute la Kabylie est éclairée par l’électricité, toute la Kabylie regarde la télévision et toute la Kabylie est connectée à internet. La Kabylie n’est pas branchée à son temps, à son histoire, à ce qui a fait qu’elle existe envers et contre tout et tous. Il n’y a pas que les festivals, ni les salons, ni les rencontres, ni les colloques, qui sont organisés pour évoquer ou rappeler, pas seulement la Kabylie, mais toute l’Algérie. Il faudra des musées qui la montrent dans sa vérité nue.

S. A. H.

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