La désillusion des agents immobiliers

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C’est la grosse désillusion chez les gérants d’agences immobilières et les particuliers habitués à rentabiliser leurs appartements en pareille période, oû jadis il fallait s’y prendre tôt pour trouver un appartement à louer.

Il n’y a presque pas de réservations alors que l’on est au beau milieu de la saison estivale. Pourtant, la wilaya de Béjaïa fait partie des plus belles régions du pays, pour ne pas dire de l’Afrique du nord, mais, depuis quelques années, elle n’arrive pas à attirer un grand nombre d’estivants. Les touristes se font de plus en plus rares car, selon certains échos, ce sont les prix exorbitants des locations qui en seraient à l’origine. Au niveau du littoral Est, par exemple, les appartements sont proposés en location à la nuitée, entre 3 000 et 6 000 dinars, selon les commodités. Un F3 dont une chambre est bloquée et qui ne dispose que de quelques matelas, une table et quatre chaises en plastique, est proposée à 3 000 dinars la nuitée alors que l’appartement de deux chambres avec la climatisation et un frigo, on en demande 6 000 dinars la nuitée. Avec ce «boycott» de la région, les loueurs ont commencé à revoir à la baisse les prix exigés au début. «Je voulais au départ louer mon appartement à 3 500 dinars mais suite à l’absence de touristes, j’étais obligé d’accepter la proposition d’un vacancier pour 1 500 dinars la nuitée pour une petite semaine. Je n’ai pas le choix. Autant louer à ce prix pour une semaine plutôt que de le laisser inoccupé», avouera un habitant de la station balnéaire d’Aokas. La crainte est également dans le camp des gérants d’agences immobilières qui ne vivent, en réalité, que des locations faites en période estivale. Les seuls à travailler durant cet été ce sont les agences qui ont conclu des conventions avec les commissions des œuvres sociales de certains organismes. C’est ce qu’a déclaré l’un des agents immobiliers de la ville de Tichy. Donc, que ce soit à Tichy, Aokas, Souk El-Tenine ou Melbou, c’est le même problème. Il y a de moins en moins de vacanciers car les conditions d’un bon séjour ne sont pas remplis, fera remarquer un commerçant d’Aokas. Il enchaînera en disant que les prix exorbitants de la location, le manque d’eau courante et l’insalubrité sont les causes du boycott de cette région par les touristes. En effet l’eau n’est disponible dans les robinets que pendant quelques heures, forçant les habitants comme les touristes locataires à recourir aux citernes d’eau, une nouvelle activité devenue un autre moyen de faire de l’argent pour certains. Béjaïa est-elle en train de perdre ses touristes ? Si rien ne se fait pour améliorer les choses, Béjaïa perdra assurément ses vacanciers au profit des autres régions ou, encore, de la Tunisie voisine qui propose des formules alléchantes comparativement à l’Algérie.

A Gana.

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