La montagne ou la balade des gens heureux

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Le coup d’envoi de la deuxième édition du Festival de Takintoucht, dans la commune de Kendira, a eu lieu avant-hier, mardi. De nombreux visiteurs sont venus de plusieurs wilayas du pays, entre autres, Sétif, Béjaïa, Tizi-Ouzou, pour profiter de la fraîcheur de ce haut lieu o&ugrave,; faut-il le souligner, tout le monde trouve son compte vu la variété des activités programmées. De la littérature à la poésie, plusieurs talents parmi les jeunes écrivains non connus jusque-là étaient présents, comme cette jeune étudiante, Chams, de Tala Ifassen près de Bouandas, qui est venue exposer son premier roman en langue arabe et qu’elle songe traduire en kabyle, «mon futur projet», dit-elle. Il y a aussi le poète kabyle Mouloud Azoug, un fidèle du Festival, qui vient avec un recueil poétique intitulé «Takintoucht», une manière de rendre hommage à ce relief montagneux qui fait unir des dizaines de villages kabyles. Et effet, un engouement à l’achat des livres et recueils dans le stand réservé à cet effet a été constaté, alors que nous croyons que nos jeunes n’ont plus un penchant pour la lecture. «C’est vrai que nous sommes très accro à l’internet et les réseaux sociaux, mais le livre reste tout de même le support le plus pédagogique et un meilleur compagnon de l’homme», estime un jeune visiteur de Bejaia à ce festival. Il y a aussi ceux qui n’ont de regard que pour les couleurs et le dessein, où le stand des tableaux des beaux arts fait aussi le plein, soit des jeunes artistes et accros de pinceaux ou des amoureux de l’abstrait. Outre quelques métiers de l’artisanat exposés au grand bonheur des visiteurs, le 4e art reste en mode célèbre vu le public nombreux devant ce théâtre de verdure improvisé pour la circonstance. Pour la première soirée, pas moins de trois pièces théâtrales étaient au menu, dont la 1ère, hors concours, intitulée «Takhlwit n’chitan» (Diable solitaire) de la troupe Inemlayen de l’association Artis d’Amizour, très applaudie par ces fans du théâtre amateur. Il y a aussi ce concours de théâtre avec la participation de nombreuses troupes venues de plusieurs wilayas du pays qui vont certainement animer les soirées du mont de Takintoucht, transformé pour la circonstance en un grand carrefour des coutumes et traditions de plusieurs régions d’Algérie. Ainsi, des troupes des hauts plateaux, aux troupes de la Kabylie et des Oasis, en passant par les fins fonds du Sud avec des troupes targuies portant les tenues traditionnelles de l’homme bleu. Le sport est toujours présent lors de cette manifestation culturelle, avec des tournois de volley-ball et aussi de tirs aux fusils de chasse qu’on appelle nommément «lghart», très en vogue parmi les jeunes chasseurs des villages kabyles. Le tout est agrémenté d’une fraîcheur montagneuse qui fait oublier les canicules et humidité des villes qui fera rappeler le visiteur à y revenir.

Nadir Touati.

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