Ce n’est pas encore le grand rush

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Dix jours après le début des soldes d’été, entamées le 21 juillet dernier, les commerces proposant des articles soldés n’attirent pas encore grand monde, au centre-ville de Béjaïa. Aux quartiers Nacéria, Lekhmis et Seghir, ou dans la haute ville, où il y a une forte concentration de boutiques et magasins d’habillement pour enfants et adultes, de chaussures et d’articles ménagers, les gens ne se bousculent pas au portillon, a-t-on constaté. Manifestement, les soldes ne constituent plus un évènement que l’on attend avec impatience pour réaliser de bonnes affaires. Les commerçants qui comptent sur cette période de soldes pour accroître leurs ventes et fidéliser leurs clients, ne voient toujours pas encore arriver la foule. Quelles sont les raisons de ce «déclin» des soldes ? Pourquoi l’effervescence d’autrefois a disparu ?

Arnaque aux prix

Si les acheteurs ne se ruent pas vers les commerces proposant des soldes ou des rabais, c’est parce qu’ils n’y croient plus, tout simplement. Salma, une jeune femme habituée des magasins d’habillement de grandes marques, sis au quartier Lekhmis, au cœur de la ville de Béjaïa, dit «douter» de la sincérité et de la loyauté des commerçants. «Même si les marchands affichent des réductions, ça reste toujours cher. En vérité, ils cachent les prix réels d’achat des vêtements qu’ils proposent. A la période des soldes, ils annoncent de faux prix d’acquisition de leurs marchandises, puis affichent des baisses de 25 ou de 50 %. C’est selon moi une vraie arnaque», a-t-elle confié. La pratique est en effet de notoriété publique, consistant pour les commerçants à gonfler les prix avant les soldes, simulant ainsi une offre promotionnelle alléchante. En outre, certains commerçants excellent dans la publicité mensongère. «Il y a des commerçants qui affichent sur leur vitrine des taux de réductions allant de 10 jusqu’à 80 %. Mais une fois à l’intérieur de la boutique, l’on constate que ces réductions ne sont pas appliquées. C’est une publicité mensongère pour appâter les acheteurs potentiels», déplore notre interlocutrice. Et ils sont nombreux les citoyens qui pensent que les soldes ne servent qu’à grossir le chiffre d’affaires des commerçants. L’un de ces derniers, installé dans l’un des centres commerciaux les plus fréquentés de Béjaïa, sis au quartier Lekhmis, reconnaît le peu d’enthousiasme qu’ont aussi bien les clients que les commerçants pour les soldes. «Peu de commerçants ont demandé des autorisations aux autorités compétentes pour pratiquer les soldes. Généralement, les commerçants préfèrent recourir à une liquidation à la fin de la saison. Par exemple, au début de l’été, il y a un nouvel arrivage et ce n’est qu’à la fin de la saison que les marchands recourent à des promotions pour liquider sa marchandise en prévision de la nouvelle saison et d’un éventuel nouvel arrivage», nous explique Faouzi, vendeur de foulards, de chaussettes et d’articles de fantaisie. Il s’agit là donc plutôt de liquidation d’anciens stocks et d’articles hors saison. Pour ce commerçant, et c’est aussi l’avis de nombreux clients, le problème consiste en «l’absence d’une vraie culture des soldes en Algérie». Pour rappel, l’actuelle période des soldes d’été prendra fin le 31 de ce mois d’août.

B. S.

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