Vigilance et appréhension des citoyens

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Selon les déclarations des responsables du ministère de la Santé, le premier cas de choléra a été enregistré dans la wilaya de Bouira le 7 août dernier. Il s’agit d’un homme de 47 ans, originaire de la commune de Bir Ghbalou et qui a été hospitalisé pendant treize jours à l’hôpital d’Aïn-Bessem avant qu’il ne soit transféré vers l’EHS spécialisé d’El-Kettar. Ce dernier serait également responsable de la transmission du virus à au moins cinq membres de sa famille dans les communes de Raouraoua et Bir Ghbalou, et qui ont été également hospitalisés à l’hôpital d’Aïn-Bessem. Deux parmi ces derniers sont décédés en date du 12 et 13 août dernier à l’hôpital d’Aïn-Bessem. Des décès qui ont donné lieu aux rumeurs les plus folles et qui se sont surtout répondues sur les réseaux sociaux. Jeudi dernier, les quatre personnes prises en charge au niveau de l’hôpital d’El Kettar ont quitté l’hôpital et ont rejoint leurs domiciles à Raouraoua et Bir Ghbalou. Selon des membres de leurs familles, ils sont complètement guéris et les symptômes du choléra ont complètement disparus : «Ils sont actuellement en bonne santé. Nous suivons les recommandations des médecins, notamment concernant l’hygiène et la nourriture, mais nous ne serons pas à l’aise tant que l’origine de cette maladie n’est pas encore déterminée. Actuellement, nous ne consommons plus l’eau de notre puits, ni encore l’eau du robinet, en plus de certains fruits par crainte d’une nouvelle contamination», dira M. Ali Laribi, membre de la première famille touchée par cette maladie. Notre interlocuteur a ajouté aussi que des équipes médicales de l’EPSP, ainsi que des équipes de l’ADE d’Aïn-Bessem et de l’institut Pasteur mènent toujours l’enquête épidémiologique au niveau de leur maison, afin de définir l’origine du virus : «Nous restons dans le flou pour l’instant. Nous redoutons plusieurs pistes alimentaires et hydriques. Nous nettoyons notre puits chaque année et même le réseau d’eau potable a été rénové. Nous essayons par tous les moyens d’aider les spécialistes dans leur enquête, mais ça reste difficile pour l’ensemble des membres de ma famille qui sont toujours en deuil et sous le choc», a-t-il encore ajouté. Au niveau de l’hôpital d’Aïn-Bessem, nous apprenons que deux nouveaux patients ont été admis juste après l’Aïd. Il s’agit d’un homme âgé de 42 ans originaire de la commune d’Aïn-Bessem, et d’une jeune fille âgée de 17 ans originaire de la commune de Raouraoua : «Ils sont actuellement mis en quarantaine et sous observation en attendant les résultats des analyses de sang et d’urines. Il s’agit de cas de suspicion, car ils souffraient de maux de ventre et de vomissements. Il est fort possible qu’il s’agit de simple intoxication alimentaire, mais nous restons prudents vu le contexte actuel et nous avons préféré attendre les résultats des analyses avant de les libérer», nous a affirmé hier le médecin de garde que nous avons rencontré au niveau des urgences de l’hôpital d’Aïn-Bessem. Notre interlocuteur a aussi précisé que d’autres démarches préventives ont été appliquées à propos de ces deux cas de suspicions, comme l’interdiction des visites et du contact directe. Par ailleurs, un comité de veille et de surveillance sera installé aujourd’hui, samedi, au niveau des trois communes d’Aïn-Bessem, Bir Ghbalou et Raouraoua, par les collectivités locales et les services de la direction de la santé. Ces comités dont le travail sera supervisé directement par le ministre de l’Intérieur, M. Nourddine Bedoui, aura comme principale mission de coordonner les efforts de différents secteurs intervenant dans l’enquête épidémiologique sur le terrain et aussi de lancer une campagne de sensibilisation à travers l’ensemble des localités de la wilaya. Il faut préciser que l’information confirmée de l’existence de cas de choléra dans la wilaya de Bouira s’est répandue comme une traînée de poudre jeudi dernier, et a suscité la peur et l’étonnement de nombreux citoyens. D’ailleurs, beaucoup de pères de familles ont préféré prendre leurs précautions, notamment concernant leur alimentation en eau potable à partir de certains sources, mais aussi de cesser l’achat de certains fruits soupçonnés d’être à l’origine de cette maladie, comme la pastèque.

O. K.

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