L’EPIC CODEM met la pression

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Les travailleurs de l’EPIC de collecte de déchets ménagers de la commune de Tizi-Ouzou ont observé, hier et avant-hier, un arrêt de travail pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de travail et l’octroi d’une prime collective.

Cette grève intervient dans un contexte national très délicat puisqu’elle coïncide avec la propagation du choléra à travers plusieurs wilayas du pays, en plus de la série de mesures prises par les services de l’État concernés pour renforcer l’hygiène, et avec une campagne nationale de nettoiement à travers les grandes villes initiée par le ministère de l’Environnement.

Le débrayage des agents de l’entretien a été jugé «inapproprié», voire «illégal et n’a pas de sens» par le président de l’APC de Tizi-Ouzou, M. Ouahab Aït Menguellet, qui est aussi président du conseil d’administration de l’EPIC. Le responsable, en dépit de l’illégalité de cette grève non avisée, estime que «dans chaque entreprise il y a des hauts et des bas et les revendications peuvent être fondées quelque part», mais, selon lui, cela ne justifie pas cette grève, notamment, explique-t-il, à la veille de la rentrée scolaire, de la rentrée sociale et au moment où une maladie liée étroitement à l’hygiène sévit en Algérie. La question pour le maire relève de la santé publique.

Le P/APC de Tizi-Ouzou s’est interrogé sur le choix du moment : «Comment se fait-il que ce problème n’a jamais été soulevé avec l’ancien directeur ? Il a fallu attendre la nomination d’un nouveau directeur pour qu’il y ait une grève, c’est louche (…) Il y a anguille sous roche». «On a conclu, lors de la réunion qu’on a tenu avec toutes les parties concernées, de la reprise du travail en attendant la prochaine réunion où l’on discutera la possibilité de satisfaire les revendications ou pas», notera le P/APC.

«Cette entreprise est subventionnée par la mairie et les pouvoirs publiques. Elle n’est pas rentable pour qu’elle puisse leur donner des bénéfices (…) Si l’Epic arrive à s’autofinancer, s’ils arrivent à chercher des marchés ailleurs, à ce moment-là ils auront des bénéfices et c’est de leur droit de les réclamer», poursuivra M. Aït Menguellet.

Faisant allusion à la situation difficile que vit cet EPIC sur le plan financier, le maire promet d’assurer les salaires et encore «difficilement». En plus de la prime collective réclamée, les travailleurs ont fait part de quelques autres problèmes. Il s’agit, entre autres, des disparités salariales et du manque d’équipements et tenues de travail.

Pour le premier point, le P/APC a souligné qu’il n’a jamais été signalé sinon il ne l’aurait jamais laissé passer sous silence d’autant plus qu’il y a un organigramme à respecter et chacun doit être payé selon son grade. De son côté, le directeur de l’EPIC, fraichement désigné, M. Mokrane Nait Djoudi en l’occurrence, a mis en exergue les difficultés que vit l’EPIC CODEM sur le plan financier et qui ne lui permettent pas l’octroie des primes.

Le directeur explique que son prédécesseur avait promis cette prime au travailleur, d’où l’action de protestation initiée. «La situation bancaire de l’entreprise est au dessous de 0. Mais avec l’accompagnement et le dévouement de tout un chacun, on arrivera à assurer les salaires et c’est déjà beaucoup», a-t-il souligné.

15 points noirs éradiqués au niveau de la daïra de Tizi-Ouzou

Une quinzaine de points noirs ont été éradiqués au niveau de la daïra. Cette opération, apprend-on du chef de la daïra M. Mahfoud Ghezali, s’inscrit dans la dynamique nationale visant à améliorer les conditions d’hygiène. «On a initié une campagne de nettoyage à travers une quinzaine de points noirs à travers la daïra, dont certains datent de plus de 20 ans. Il s’agit notamment de l’écoulement des eaux usées à ciel ouvert», a fait savoir le responsable.

L’objectif de cette opération est d’éradiquer ce problème persistant. À présent, à travers la daïra de Tizi-Ouzou, il ne reste que deux points noirs à éradiquer au niveau d’Oued Falli. «On a mobilisé tous les services en collaboration avec les bureaux d’hygiène de l’APC, la santé, l’ONA, l’ADE. Avant-hier encore, on a effectué une action de volontariat. On a touché à la rocade, Anar Amellal, l’axe Béni Douala et l’axe entrée-Ouest de Tizi-Ouzou. Plus de 300 ouvriers, 30 camions, une demi-douzaine d’engins ont été mobilisés», fera-t-il savoir.

La problématique des déchets dans la wilaya de Tizi-Ouzou persiste en l’absence d’une politique de gestion à long terme des déchets ménagers. Des solutions généralement «temporaires» sont préconisées, sans grande efficacité.

À ce propos, le chef de daïra de Tizi-Ouzou estime que la solution c’est d’avoir des mécanismes de gestion «permanents». «L’EPIC est déjà l’un de ces mécanismes», estime-t-il, en précisant : «On a créé une section de déchets solides à son niveau, une mission de communication et la sensibilisation lui est aussi attribuée. À long terme aussi, la perspective d’ouvrir un centre de réception des déchets solides est en vue en collaboration avec la direction».

Kamela Haddoum.

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