L’ouvrage et l’insignifiance de l’œuvre

Partager

Par S. Ait Hamouda

L’œuvre reste, l’ouvrage de tant de générations qui se sont suivies depuis que le monde est monde. En mesure du maçon qui prend le filament à l’aune du mur qu’il construit à vue. Mais il détruit la croissance à l’équilibre soudainement rédhibitoire et menacé. On se réduit à rendre l’illusion féconde quand elle tend ses bras, non pour embrasser, mais pour dénier au premier venu sa fécondité négative. Elle se prend, au premier chef, pour résolution de ses engagements à venir et passés, histoire de se démettre de ses promesses faites aux nocivités de leurs avenants. Qu’il en soit ainsi pour le siècle des siècles et aussi pour la notion des leçons apprises sur les tablettes des nomenclatures prises en considération dans les moments de fulgurantes stratégies. Il arrive que l’on se voie grandiloquent et bien dans sa peau, pompeusement allégorique. Voir dans le miroir de sa déterminante volonté, l’aspect de ses réelles possibilités de faire ce qu’il faut faire dans son extrême ouvrage par delà les illusions, par delà les croyances, par delà la foi en les déterminismes sublimes. On ne sera pas satisfait pour autant des audiences accordées par inadvertance aux opportunistes de tout poil. Qu’ils soient d’un bord ou de l’autre, ils seront de toute façon les premiers à se rendre comme des soldats soumis au dernier des conscrits. L’œuvre des constructeurs ne sera pas inscrite au registre des bâtisseurs des lendemains qui chantent et déchantent. C’est à vouloir trop avoir de gains sans les bénéfices inhérents à ce qu’on a investi que l’on remarque, trainant à l’arrière, les résultats de leurs néfastes ouvrages. Qu’il en soit ainsi ! Le labeur se fait en dépit de tout, vaillamment, pour ainsi dire au détour d’un chemin de croix, qui se concrétise dans l’impossible attrait de tout ce qui fait croire à un succès acquis ou non. Il y a des instants où l’impasse nous semble route carrossable, mais il n’en est rien, parce que celle-ci passe les sentiers de mulet et replace les interrogations à leurs justes place…

S. A. H.

Partager