«On est conscients que c’est insuffisant, mais…»

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La ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Mme Ghania Eddalia, a donné, hier, le coup d’envoi de la rentrée scolaire 2018/2019 des élèves aux besoins spécifiques, depuis la wilaya de Tizi-Ouzou.

La rentrée des classes des élèves aux besoins spécifiques, dont le nombre au niveau national dépasse les 66 800 élèves, a été lancée cette année depuis le centre psychopédagogique des enfants handicapés mentaux d’Ouaguenoun. Ce fut l’occasion pour la responsable de s’enquérir de la qualité de la prise en charge de cette catégorie dans la wilaya. En marge de sa visite, la ministre, lors d’un point de presse organisé au CLS, est revenue sur les manques enregistrés dans la prise en charge des personnes handicapées en matière de «personnel encadreur». Elle expliquera : «C’est vrai qu’il y a un manque du personnel encadreur permanent, vu que les recrutements sont gelés depuis 2015, mais on a donné suffisamment de postes pour la wilaya de Tizi-Ouzou, dans le cadre de l’insertion professionnelle et sociale. On a plus de 600 entre DAIS et PID. Ce nombre couvre le besoin de la wilaya en ressources humaines, on a demandé aux responsables locaux de nous faire part des besoins et on est prêts à couvrir le manque». La responsable notera que «la wilaya de Tizi-Ouzou est pilote en matière d’insertion de cette catégorie dans le secteur de l’éducation, en ouvrant une trentaine de classes, pour accueillir quelque 161 élèves». À l’échelle nationale, «21 700 élèves handicapés, à travers 238 établissements spécialisés, vont être pris en charge par le secteur, dans les établissements spécialisés. Le secteur de l’éducation prendra en charge de son côté 37 550 élèves insérés dans les classes spéciales, soit totalement ou partiellement, en plus de 7 000 élèves pris en charge par les associations que nous accompagnons», a expliqué la ministre. «Le problème de l’insertion de cette catégorie de la population est l’affaire de toute la société», a souligné la ministre, qui a appelé à changer de mentalités et de regard vis-à-vis de cette tranche», soulignant les efforts de l’Etat dans ce sens. Dans un autre sillage, la ministre fera savoir qu’un «décret est en préparation au niveau du gouvernement pour permettre au privé d’investir dans le secteur». Répondant à la question de savoir si cette mesure n’est pas «un désengagement de l’Etat vis-à-vis de cette catégorie», elle soulignera : «Ce n’est pas une fuite en avant de l’Etat, ni un désengagement. Le privé est un partenaire du secteur public, il y aura un suivi permanent pour que ce soit dans les normes et conformément à un cahier de charges». La ministre reconnaîtra néanmoins que «les dépassements existent même dans le secteur public». Questionnée sur la possibilité de voir la prime des handicapés en hausse, Mme Eddalia avouera : «On est conscients que la prime de 4 000 DA, reversée pour les personnes handicapées, ne suffit pas à subvenir aux besoins de ces personnes. Seulement, et malheureusement, la conjoncture financière actuelle ne permet pas d’augmentation. Elle sera revue quand la situation s’améliorera». La ministre revient ainsi sur les propos qu’elle avait tenus auparavant, lorsqu’elle déclara que «cette prime est suffisante pour subvenir aux besoins des handicapés». Une déclaration qui lui avait valu, pour rappel, l’indignation de la presse nationale et l’opinion publique. La responsable accusera d’ailleurs la presse nationale d’avoir «déformé ses propos», expliquant qu’elle avait juste dit «qu’elle suffisait pour la couverture sociale». Dans un autre sillage, la ministre a annoncé qu’une «convention a été signée avec le HCA, pour la traduction du dictionnaire des signes, destiné aux personnes aux besoins spécifiques, en langue amazighe». A signaler que la ministre, lors de sa visite, s’est arrêtée dans plusieurs établissements et centres spécialisés. Dans la commune d’Aït Oumalou, elle a visité le centre psychopédagogique pour enfants géré par l’association de wilaya pour les enfants handicapés mentaux. La ministre a par ailleurs procédé à l’attribution des chèques pour les entrepreneurs ayant bénéficié de microcrédits, de machines à coudre pour des femmes rurales et de matériels pour les handicapés nécessiteux.

Kamela Haddoum.

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