«Le déclassement de Vouavane serait une bouffée d’oxygène»

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Le maire de Mechtras, Omar Cheballah, parle dans cet entretien de l’état des lieux qui prévaut dans sa commune, des projets en cours et ceux à venir. Le maire plaide surtout pour le déclassement de l’assiette de Vouavane au profit de la commune, car le manque de foncier freine son développement.

La Dépêche de Kabylie : Quelle évaluation faites-vous sur la rentrée scolaire à travers les écoles de Mechtras ?Omar Cheballah :

La rentrée s’est bien déroulée, notamment au niveau des écoles primaires. Toutes les conditions étaient réunies et même les trousseaux scolaires ont été distribués à temps. L’école Lekadir Amar a été complètement rénovée. Les cantines scolaires sont prêtes, on attend juste le retour des ouvriers et des cuisiniers qui sont en formation pour entamer la préparation des repas scolaires, chose qui interviendra à partit du 14 du mois courant. Concernant le ramassage scolaire, on assure mais difficilement. Notre parc roulant n’est pas suffisant et surtout usé. Il nous faut renouveler notre flotte. D’ailleurs, nous avons prévu un montant pour l’acquisition d’un mini bus, nous demandons aussi au secteur concerné de nous attribuer au moins deux nouveaux bus. Pour plus d’efficacité, il nous faut l’inscription d’un lycée. De cette manière, on fera d’une pierre deux coups, à savoir économiser de l’argent et rapprocher les élèves de leur établissement conformément aux orientations de la tutelle.

Par le passé, la commune vivait au rythme de la rareté de l’eau. Est-ce le cas cette saison ?

Pour renforcer justement l’alimentation en eau potable, nous sommes à présent sur un projet de raccordement. Dans tous les cas de figures, la situation s’est nettement améliorée, l’été a été paisible. Je peux dire que la pénurie de l’eau n’est plus qu’un mauvais souvenir. À ce titre aussi, la «fontaine du Roi» (Tala ouglidh), sabordée en octobre 2010, est à présent réparée et son eau exploitée. Toutefois, il nous faut de nouveaux réservoirs pour renforcer notre capacité de stockage et aussi à l’ADE de prendre en charge les nombreuses fuites d’eaux. Dans un autre registre, à savoir celui de l’assainissement, nous avons recensé cinq points noirs, dont les fiches techniques sont établies et transmises au service de l’hydraulique. Pour ce qui est de la station d’épuration, on nous a informés que les travaux allaient être entamés après le mois de Ramadhan dernier mais jusqu’à présent, on ne voit rien venir.

Plusieurs foyers ne sont pas encore raccordés aux réseaux du gaz et d’électricité. Pourquoi ?

Il faut d’abord savoir que le taux de couverture en gaz naturel est d’environ 80%. Il subsiste encore près d’une centaine de foyers non branchés au réseau de gaz. Nous avons un projet de 2,4 km. L’entreprise est retenue et les travaux seront lancés dans quelques jours seulement à partir des villages de Bouakala et Tazrout. Pour ce qui est de l’électricité, c’est l’un des parents pauvres de notre commune. En effet, plusieurs quartiers en souffrent. Les branchements illicites sont l’unique moyen dont disposent les habitants pour s’éclairer. Toutes les études sont faites et sont au niveau de la direction de l’énergie, mais les projets sont encore gelés. Leur dégel fera beaucoup de bien à des centaines de familles.

Le secteur de la santé n’est pas au mieux…C’est une réalité, le secteur de la santé à Mechtras n’est pas reluisant. Nous avons trois unités de soins qui, hélas, ne fournissent que des soins élémentaires. Nous demandons l’inscription d’un projet de polyclinique même intercommunale. Pour se faire, il nous faut une assiette foncière. L’assiette de Vouavane de 7 hectares, qui appartient malheureusement au secteur de la formation professionnelle, serait idéale pour l’implantation d’équipements publics, comme une polyclinique, une salle de sport, des logements, des structures financières… Nous avons, d’ailleurs, saisi le wali de Tizi-Ouzou pour procéder au déclassement de cette assiette au profit de la commune. Ce serait une bouffée d’oxygène pour le développement de notre commune.

Le siège de l’APC inauguré le 5 juillet dernier est-il opérationnel à 100% ?

Ce siège lancé en 2008 et qui a coûté près de 5 milliards de centimes dispose de toute les commodités et de beaucoup d’espace, mais il reste encore le transfert du service de la biométrie. Le siège n’est pas encore raccordé à internet. Une fiche technique a été remise au wali le jour de l’inauguration, on attend sa prise en charge.

Qu’en est-il du secteur du logement et de l’habitat rural ?

Pour le logement, aucun projet n’est lancé pour la simple raison que nous ne disposons d’aucune assiette foncière. C’est pourquoi, au risque de me répéter, le déclassement de l’assiette de Vouavane devient une urgence. Dans le domaine de l’habitat rural, nous avons bénéficié d’un quota de 100 aides. Les décisions sont établies pour les 50 bénéficiaires. Pour les 50 restants, tous les dossiers sont au niveau de la daïra qui devra statuer après les enquêtes. Nous comptons au niveau du service de l’urbanisme encore 380 dossiers. Un nouveau quota s’impose pour répondre à cette forte demande.

Vous êtes à la tête de l’APC de Mechtras depuis huit mois. Comment évaluez-vous cette période ?

La période a été fructueuse à plus d’un titre. Tout d’abord, nous avons clôturé toutes les situations antérieures à 2018 quelles soient d’ordre PCD, Budget de wilaya ou autres. Les PCD 2018 sont tous achevés à 100%. Il nous faut, d’ailleurs, un PCD complémentaire conséquent sinon nous allons chômer en attendant 2019.

Lors de sa visite en 2017, le wali a été sévère au sujet de l’environnement à Mechtras. Qu’en est-il aujourd’hui ?

À présent, la situation est maîtrisée. La collecte est assurée quotidiennement au niveau des villages et du chef-lieu. Nous avons réquisitionné deux équipes en plus d’une entreprise privée. L’état des lieux s’est amélioré.

Quels sont les projets qui vous tiennent encore à cœur ?

Il nous faut une salle omnisports car nos sportifs, notamment les amateurs de sport en salle, ne disposent d’aucun espace commode. L’assiette existe au niveau de la maison des jeunes. La direction de la jeunesse et des sports est appelée à nous inscrire une salle omnisports. Le stade d’Ait Imghour est en voie d’être aménagé grâce à la subvention de l’APW sortante. Nous souhaitons aussi le doter de gazon synthétique et de vestiaires. La réalisation d’une tribune au stade communal reste un grand souhait, chose d’ailleurs promise par l’ex-ministre de la Jeunesse et des sport Ould Ali El-Hadi. Une polyclinique reste aussi notre souhait mais elle est tributaire du déclassement de l’assiette de Vouavane.

Entretien réalisé par Hocine Taib

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