Macron présente ses excuses à la famille Audin

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S. Ait Hamouda

Macron a reconnu au nom de la France la torture et autres exactions contre Maurice Audin, et par déduction de tous les Algériens. Est-ce suffisant ? Certainement pas. Ce que le Président français a fait, il a répondu d’abord à une demande algérienne concernant toute la durée et toutes les misères subies par les colonisés depuis l’aube de l’occupation de l’Algérien, ensuite faire un pas vers la reconnaissance, au cas par cas, des affres atteints les colonisés et leurs amis, qu’ils soient Français ou pas. Il a commencé par Audin. C’est une victoire pour les anciens, une fois que les principaux tortionnaires et leurs commanditaires ne sont plus de ce monde, et qu’également leurs victimes sont parties sans connaître une juste réparation des outrances subies et endurées, même du bout des lèvres. Il y a plus de 56 ans après. Il n’y a pas que Maurice Audin, Fernand Ivetton, Henri Maillot et tant d’autres Algériens de souche ou de naissance, anticolonialistes, ou carrément pro-algériens. Chacun d’eux à connu les pires souffrances, certains guillotinés, d’autres assassinés, d’autres torturés à mort ou en corvées de bois, chacun sa mort et toutes sont atroces. Reconnaitre la responsabilité de la puissance colonisatrice dans leurs trépas est déjà sans doute, une bonne chose à la condition que ça ne soit pas un troc, donnant-donnant. Qu’à cela ne tienne, tout le monde n’a pas salué comme il se doit ce geste d’Emmanuel Macron. Marine Le Pen a tout de suite, après l’annonce de la nouvelle, rué au brancard l’annonce et ce qui suit, reprochant au Président de tous les Français de chercher à les diviser. Indubitablement la France et l’Algérie ont beaucoup de conflits passionnés, inhérents à l’Histoire, comment vont-ils faire pour les résorber ? Lorsque la République française reconnait, du bout des lèvres, les atrocités commises illégalement mais qui avaient force de loi, par les textes d’exceptions d’alors, il y a comme feinte dans le propos de Macron. Mais en attendant d’autres donnes, il faudrait que la puissance occupante d’un territoire qui n’était pas le sien, puisse reconnaitre ses crimes, de déportations, de tortures, de tueries et j’en passe, au détriment des Algériens, ensuite on peut nécessairement prendre acte.

S. A. H.

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