Accueil Évènement Des obsèques à la hauteur de l’artiste !

DJAMEL ALLAM a été enterré, hier, à Béjaïa

Des obsèques à la hauteur de l’artiste !

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De l’émotion et des larmes aux obsèques du chanteur Djamel Allam, décédé samedi dernier à Paris des suites d’une longue maladie.

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Le recueillement sur la dépouille de l’illustre disparu a eu lieu en présence d’une foule nombreuse, dont les ministres de la Culture, Azzedine Mihoubi, et celui de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, et de son prédécesseur, ex-ministre El Hadi Ould Ali.

Des officiels, des anonymes, des proches et des fans, plusieurs hommes de culture et de nombreuses personnalités, des autorités locales, des élus locaux, des parlementaires et des sénateurs sont venus en masse, des quatre coins du pays et de France, rendre un ultime hommage à l’artiste.

La tristesse et la douleur se lisaient sur les visages des anonymes et des membres de la famille artistique qui ont témoigné par leur présence de la considération et de la gratitude à celui qui a énormément donné à la chanson kabyle et à la culture algérienne en général.

Dès l’annonce de la disparition de l’interprète d’Ourestrou (Ne pleure pas), tout a été mis en branle, à Béjaïa, pour lui assurer des obsèques dignes et à la hauteur de sa personne, de ses valeurs et du riche héritage artistique qu’il a légué à la future génération.

Accompagnée de France par ses deux fils, des proches et des amis artistes, à l’instar de Kamel Hammadi, Akli D et Malika Domrane, la dépouille du défunt chanteur est arrivée vers 8h30 à l’aéroport Soummam Béjaïa, où des officiels (Ministres A. Mihoubi et M. Hattab), des membres de sa famille et beaucoup d’artistes locaux étaient venus l’accueillir.

Orné du drapeau de l’Algérie, son pays pour lequel il a dédié l’une de ses chansons mythiques «Djaouhara», le cercueil de la dépouille de Djamel Allam a été ensuite transporté par une ambulance à la maison de son frère Rabah, sis à la cité 600 logements.

Vibrant hommage national et populaire

Comme prévu, la dépouille du chanteur Djamel Allam a été exposée, hier vers 10h, au théâtre régional de Béjaïa pour un ultime hommage populaire. L’endroit s’est avéré très étroit pour accueillir la procession humaine venue accompagner le regretté à sa dernière demeure. Une atmosphère chargée de sentiments de tristesse, de chagrin et d’émotion planait sur les lieux.

L’arrivée de la dépouille au théâtre de Béjaïa a été accueillie avec des applaudissements très nourris et de stridents youyous qui ont déchiré le ciel de Bougie. Beaucoup de ses amis, fans et admirateurs avaient de la peine à retenir leurs larmes, durant ces instants empreints d’émotion. «Mon frère est toujours vivant», lance Rabah Allam à l’adresse des personnes venues lui présenter des condoléances et lui manifester leur soutien.

Durant deux heures, l’on assistait à un défilé incessant de personnes venues jeter un dernier regard au visage de Djamel Allam, dont le cercueil a été exposé au hall du théâtre régional de Béjaïa.

Dans sa déclaration, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a rendu un hommage officiel à l’artiste : «Je suis venu au nom du gouvernement présenter les condoléances à la famille de Djamel Allam, qui fut mon ami, aux Algériens et aux habitants de Béjaïa. Nous avons perdu un grand artiste qui a beaucoup donné, le long d’un demi-siècle, pour la culture algérienne. Il a introduit des sonorités universelles et modernes à la chanson kabyle. Il a aussi travaillé pour le cinéma. Je garde de lui l’image d’un homme modeste, simple, bon et généreux. Il a aimé Bougie, ses cafés, ses rues et ses quartiers. Nous l’avons accompagné durant sa douloureuse épreuve de maladie. Je lui rendais visite régulièrement. C’est une grosse perte».

De son côté, le ministre de la Jeunesse et des sports et ancien wali de Béjaïa, Mohamed Hattab, s’est dit très ému : «Nous sommes très émus par la disparition de Djamel Allam. Nous venons de perdre un ami, un patriote et un artiste exemplaire. Djamel était beau dans ses chansons, sa culture et son patriotisme. Je présente mes condoléances, au nom du gouvernement, à sa famille et à tous les Algériens», a-t-il annoncé.

Vers midi, le cortège mortuaire a pris la direction de la mosquée Sidi Soufi, sise à 150 mètres environs du théâtre de Béjaïa, pour la prière. Ensuite, la procession humaine s’est dirigée vers le cimetière Sidi M’hand Amokrane où la dépouille de Djamel a été inhumée au côté des siens, sur la terre de ses ancêtres. Adieu l’artiste !

Boualem S.

SAFY BOUTELLA, musicien

«Djamel était un frère»

«Je suis très ému d’être parmi vous. Djamel était un frère pour moi. De l’ouverture à l’autre, de la passion, de l’amour se dégageaient de lui. Il aimait son pays sans aucune forme de régionalisme. Il était soucieux de la justice sociale. Il était pour moi un juste, un humaniste. Tous les jeunes peuvent se construire et prendre exemple des valeurs portées par Djamel».

HAFID DJEMAI, musicien et ami de l’artiste

«Il était un rassembleur»

«Comment ne pas être ému en voyant cette foule venue rendre un dernier hommage à Djamel Allam. Il fut un ami, une idole. Il était un rassembleur. Il avait de multiples talents et épris de culture. Il se noyait dans ses centaines de livres. J’ai toujours été subjugué par sa soif d’apprendre. Il s’était forgé tout seul en autodidacte. Il nous laisse une œuvre majeure.»

AMOUR ABDENOUR, artiste

«C’était un passionné de la belle musique»

«Avec la musique de Djamel Allam, on a écouté de nouvelles mélodies et un nouveau style. C’était quelque chose d’extraordinairement beau à écouter dans les années 70. C’était pour nous une révolution. Djamel Allam a pu donner un plus à la musique kabyle et algérienne en lui donnant de nouvelles sonorités. C’était un passionné de la belle musique. Son talent et sa riche carrière dans la chanson et le cinéma parlent pour lui et resteront pour toujours.»

MALIKA DOMRANE, artiste

«Un homme valeureux»

«Djamel était un homme valeureux. Il a chanté sur beaucoup de thèmes. Il nous a laissés un trésor.»

AKLI D, artiste

«Ses chansons resteront éternelles»

«Djamel était un homme formidable qui m’a beaucoup inspiré. Il nous a laissés un héritage artistique énorme. J’ai vécu avec lui et j’ai vu comment il travaillait pour composer ses chansons et apporter de l’originalité. Il lisait beaucoup, deux livres par semaine, pour s’inspirer des autres cultures. Ses écrivains et poètes préférés étaient Molière et Rimbaud. Il était ouvert sur le monde et a côtoyé des hommes de cultures de renom comme Georges Ferro. Djamel est parti, mais ses chansons restent éternellement, Il faut puiser de son héritage profond. Il ne faut pas le pleurer ».

KAMEL HAMMADI, artiste

«Il a apporté de la nouveauté à la chanson kabyle»

«Djamel est un artiste qui a apporté de la nouveauté à la chanson kabyle. Il a inspiré beaucoup d’autres chanteurs qui ont suivi ses traces sur la modernisation de la chanson kabyle. J’ai travaillé avec lui et je peux lui rendre témoignage qu’il était très professionnel.»

BELAÏD TAGRAWLA, chanteur

«Ses mélodies étaient empreintes d’harmonie»

«J’ai découvert Djamel en 1972 lors de son apparition à la télévision nationale, où il a interprété sa fameuse chanson ‘Thella’. J’étais, à cette époque-là en 2e année moyenne. Il est l’un des précurseurs de la chanson kabyle moderne. Ses mélodies étaient empreintes d’harmonie. Moi-même, j’ai beaucoup chanté de son répertoire lorsque j’organisais des galas. Il avait un style musical propre à lui. Un bon mariage entre le traditionnel et le moderne.»

B. S.

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