Accueil Évènement «Le blocage gèle tous les projets»

RACHID AMRANE, président de l’APC de Yattafen

«Le blocage gèle tous les projets»

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Dans cet entretien, l’édile communal de Yattafen, Rachid Amrane, parle de la situation de la municipalité, ses projets et aspirations, ainsi que du blocage de l’APC.

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La Dépêche de Kabylie : Cela fait neuf mois que vous êtes à la tête de la commune. Quel bilan faites-vous ?

Rachid Amrane : Toutes les actions de développement relatives au bien-être du citoyen et pouvant apporter une rentabilité à la commune n’ont pas pu être lancés malgré leurs inscriptions et accord de principe de l’État.

Le blocage engendré par les élus contestataires a induit un gel de toutes les opérations des différents programmes touchant directement à l’utilité publique. À titre d’exemple, les PCD (les Programmes communaux de développement).

Malgré ce blocage, quelques activités ont été réalisées dans le cadre social : 300 couffins ont été attribués le 27e jour du mois de Ramadhan dernier grâce à la dérogation de wali, 214 trousseaux scolaires ont été attribués dont 180 par la DAS, 10 grâce à un citoyen de la commune et le reste par nous-mêmes, 8 postes dans le cadre du DAIS 2018, 193 bénéficiaires AFS, 4 postes en PID 2018.

Comme nous avons aussi célébré et baptisé des lieux et édifices publics les 7 et 8 mai 2018 en hibernation depuis 2002. Il y a eu aussi la célébration de la journée du 5 juillet 2018 avec le concours des jeunes sportifs de la commune et l’organisation des moudjahidine.

Tout ceci en plus de l’acquisition de modules apicoles auprès des services des forêts pour huit bénéficiaires de la commune, soit 90 ruches. Il y a eu également la notification, au profit de la commune, d’un quota de 28 décisions dans le programme de l’habitat rural au profit des bénéficiaires. Nous avons aussi procédé à la finalisation de l’acquisition du chasse-neige.

Par ailleurs, des volontariats ont été organisés à travers la commune pour l’amélioration du cadre de vie du citoyen, ainsi que d’autre actions qui ont été initiées et concrétisées dans le cadre du programme de la protection de l’environnement.

Des projets ont été inscrits en dépit du blocage. Que comptez-vous faire pour les réaliser ?

En effet, il y a plusieurs projets qui ont été réclamés et retenus pour améliorer le quotidien et le vécu du citoyen de Yattafen. Hélas, ils ne peuvent être lancés suite au blocage que subit notre APC.

Il s’agit, entre autres, du revêtement en béton bitumineux du chemin de Tazaghart, le CW11 vers le centre du village sur 900 ml, le chemin d’Aït Moussa vers Aït Allaoua sur 1 400 ml, dont l’entreprise est retenue mais la réalisation se fera après la fin des travaux de gaz (réalisation de trois chauffages centraux pour les trois écoles primaires de Souk El-Had, Aït Daoud, Aït Saâda).

Il y a aussi l’extension et la réfection de l’éclairage public à travers la commune, l’aménagement urbain (aménagement de la placette Hamlat à Aït Daoud, création d’une placette publique en face du monument des chouhada), l’aménagement et équipement de la maison de jeunes d’Aït Daoud en matériel informatique (kit complet, photocopieuses, tables, chaises, climatiseurs…), la réfection du monument de chouhada, la prise en charge de grosses réparations au niveau de la polyclinique de Yattafen, la réalisation de la placette Medjber Saïd au chef-lieu, aménagement et équipement de la salle polyvalente, réalisation de caniveaux à travers la commune, achèvement et réalisation d’un mur de soutènement y compris caniveaux au quartier Tazaghart, travaux de réparation (Étanchéité) à l’école primaire d’Aït Saâda.

Dans la nouvelle politique engagée justement, il faut penser à la réalisation de rentes pour notre commune et cela ne peut pas être effectué sans la réalisation de projets qui pourraient générer des rentes pour la commune. Et pour exemple de ces projets, il y a la réalisation du marché couvert, des toilettes publiques, de la mini-gare (un ancien projet), du stade communal, de la salle polyvalente existante mais non rentable, 2 locaux commerciaux (bâtiments OPGI dans la cité des 20 logements, et à titre indicatif, nous avons aussi les 20 box bâti-métaux).

Qu’en est-il du blocage de l’APC ?

Nous souhaitons le déblocage de la mairie dans les plus brefs délais pour entamer les programmes de développement. Nous souhaitons une entente et compréhension mutuelle afin que l’APC de Yattafen soit libérée dans l’intérêt des citoyennes et citoyens. De mon côté et de celui de mon exécutif, nous faisons tout pour qu’il y ait déblocage au point o&ugrave,; lors de la dernière rencontre avec le wali le 18 septembre dernier, nous avons cédé aux contestataires (les 7 membres opposants de l’assemblée) la commission des finances que j’ai moi-même cédé à leur profit, la présidence de la commission technique (l’actuel président RND de cette commission a proposé sa démission), le président (FLN) de la commission sociale a aussi proposé sa démission, mon vice-président (RND) a aussi proposé sa démission.

Donc, nous avons proposé et devant le wali, la cheffe de daïra, le DRAG, le DAL aux cinq membres de l’opposition (il y avait deux absents) que nous leur donnions ces quatre postes (3 présidences de commission et 1 vice-présidence), malheureusement, ils n’ont pas accepté. Ceci pour dire que nous au RND et moi en tant que maire, mon but est de débloquer l’APC dans l’intérêt du citoyen. Il y a aussi le vice-président et tête de liste FFS qui ne s’est pas prononcé, ainsi qu’un autre vice-président (le 2e sur la liste indépendante Assirem) qui ne s’est pas aussi prononcé. Donc, pour ces deux vice-présidents, il n’est pas question pour eux de démissionner ou céder leur poste à l’opposition. Je dirai que nous au RND et FLN, nous avons fait notre possible, c’est tout ce que nous pouvons offrir à cette opposition et je le répète ceci dans l’intérêt de notre population, ils ont refusé.

Que demande l’opposition ou plus exactement les contestataires ?

Lors de la réunion avec le wali, ils ont demandé la dépérmanisation de tout l’exécutif, en terme plus clair à ce que moi en tant que maire je change d’exécutif, c’est-à-dire les vice-présidents et les présidents de commissions. La réponse a été très claire, le code communal dans son article 70 ne me le permet pas. Si je le fais, je vais à l’encontre de la loi.

Seulement après, un élu s’est approché de moi me disant : «Nous voulons le départ de deux vice-présidents, en l’occurrence l’élu FFS et l’élu de la liste indépendante Assirem». Pourtant, nous leur avons offert quatre postes : 1 vice-présidence et 3 présidences de commissions comme je l’ai dit plus haut. Et franchement, je ne comprends pas ce que ces contestataires veulent. J’ai convoqué une assemblée pour le dimanche 30 septembre.

À l’ordre du jour, il y a 13 points, dont six ont déjà été refusés par les sept membres de l’opposition. Parmi les autres points figurent le vote du compte administratif et du budget supplémentaire. Ainsi, le sort de la population et de l’APC se jouera le 30 du mois en cours. Après tant d’efforts et de tentatives qui ont duré neuf mois de négociations avec nos honorables collègues élus et autorité de l’État, le résultat est toujours le même pour causes arbitraires. Sur ce, je souhaite que la compréhension s’installera au plus vite par tous, pour que l’avenir de la commune soit meilleur et serein.

Entretien réalisé par Mhanna Boudinar

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