Le privé appelé à la rescousse

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La gestion des cantines scolaires sera confiée au privé. C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, jeudi dernier, devant les députés en séance plénière.

«Pour encourager l’esprit d’initiative et la modernisation des modes de gestion visant à limiter l’intervention des collectivités locales dans la gestion directe des structures publiques, les cantines recourront à la gestion par délégation conformément aux dispositions du décret exécutif relatif aux délégations des structures du Service public à travers l’implication des petites entreprises spécialisées dans la restauration, selon un cahier de charges garantissant les normes d’une alimentation saine et équilibrée», a déclaré le ministre dans ses réponses au sujet de la situation des réfectoires scolaires. Ainsi, la décision de faire appel aux entreprises privées pour assurer l’alimentation des enfants scolarisés dénote l’échec des collectivités locales auxquelles a échu cette mission en 2017. Il est à rappeler que la quasi-totalité des communes, notamment à faibles rentabilités financières, avaient accusé, durant la rentrée 2017/2018, un grand retard dans le lancement de la restauration scolaire. «Après avoir confié la gestion des cantines aux Assemblées populaires communales en janvier 2017, des lacunes ont été enregistrées mais rattrapées de manière progressive, notamment à travers la promulgation du décret exécutif 03-18 de janvier 2018 fixant les dispositions applicables aux cantines scolaires et définissant les normes de prise en charge de la restauration scolaire», a rappelé M. Bedoui. L’Etat consacre annuellement, selon le ministre, une aide de 26,5 milliards de dinars aux collectivités locales «pour faire face aux dépenses inhérentes aux cantines scolaires». Ceci en plus, précise-t-il, en 2018, et pour faire face aux tergiversations des APC à lancer les marchés d’approvisionnement en produits alimentaires, notamment faute de crédits, les wilayas avaient contribué, souligne encore Bedoui, avec 1,3 milliards de dinars. Une somme destinée à «l’amélioration des repas.» En janvier 2018, un décret exécutif fixant les dispositions applicables aux cantines d’établissements scolaires primaires avait été promulgué dans le Journal officiel. Le décret en question s’articule autour de 32 articles et définit la cantine scolaire comme étant «une structure d’accompagnement de l’école primaire ayant pour mission principale de préparer quotidiennement, durant l’année scolaire, des repas équilibrés chauds ou sous forme de rations le cas échéant, et de les distribuer aux élèves scolarisés dans l’école elle-même ou dans les écoles primaires avoisinantes». La cantine scolaire est également «une structure assurant l’alimentation scolaire, saine, en tant qu’action sociale complémentaire à l’acte éducatif et pédagogique». Néanmoins, cette action sociale risque de s’éteindre avec l’entrée en jeu d’entreprises privées qui sont, naturellement, guidées par l’instinct du gain.

M. A. T.

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