Le spectre des grèves plane déjà !

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Bien que l’année universitaire 2018/2019 ne soit pas encore entamée, sachant que certains départements sont toujours en pleine période d’examens de rattrapage, des étudiants trouvent déjà le moyen de brandir la menace de grève.

D’aucuns s’interrogent sur le quand et le pourquoi de ces grèves qui s’annoncent déjà alors que la rentrée universitaire n’est pas encore assisse sur son céans. Pour quand est-elle prévue ? Et pour combien de temps? Tous les étudiants se posent ces mêmes questions qui demeurent sans réponses. Ainsi, l’annonce des résultats des examens de rattrapage au niveau du département de droit et des sciences politiques, a suscité plus d’un conflit. Des étudiants sont ainsi montés au créneau, en accusant ainsi les professeurs de «favoritisme et d’impartialité» vis-à-vis de quelques étudiants. En effet, un communiqué sous-forme de rapport rédigé par les étudiants en première année de licence et rendu public par ces derniers hier, fait déjà le tour des réseaux sociaux où ils expriment leur volonté à entamer une grève s’il n’y a pas de satisfaction à leurs revendications. «Nous ne pouvons qualifier cette situation que de catastrophique principalement en ce qui concerne les notes qu’on nous a attribuées… On nous a également refusé la consultation de nos copies d’examens», ont-ils assuré, dans l’écrit en question adressé au doyen de la faculté. «Je ne m’attendais pas du tout à une note pareille en passant l’examen, j’ai vraiment fait de grands efforts afin de réussir comme il se doit lors de la session de rattrapage. Ce sont des notes injustes qu’on nous a attribuées», a déploré un jeune étudiant. Par ailleurs, les étudiants de la faculté des sciences économiques au même titre que celle de droit, se plaignent des «erreurs inadmissibles» dont ils ont été victimes lors de l’affichage des moyennes annuelles finales pour le passage à l’année suivante. Effectivement, des étudiants ayant eu la moyenne nécessaire pour passer à l’année suivante se sont retrouvé ajournés lors de la délibération finale. «On avait toutes les notes à disposition pour faire le calcul de nos moyennes. On a refait plus de trois fois le même calcul et ça dépassait largement la barre de 10/20. Ça nous a choqué de nous retrouver ajournés après plusieurs semaines de souffrance, de nuits blanches et de révisions… », a déploré une jeune étudiante rencontrée sur les lieux. Dans d’autres départements de cette université, à l’image de ceux de Mathématiques, Informatique, électronique, télécommunication et Sport, les étudiants dénoncent le retard des délibérations finales, notamment pour les fins de cycle en License. En effet, la majorité des étudiants de la troisième année de cette université, n’ont pas pu s’inscrire dans la nouvelle plate-forme interne du ministère pour l’accès au Master. Après la fin des inscriptions en ligne le 15 septembre dernier, les étudiants s’interrogent, comment ils devront faire pour accéder au Master l’année prochaine ? Au niveau du département de langue et culture amazighes, et malgré qu’aucun retard n’a été signalé sur le plan pédagogique, les étudiants ayant été inscrits au début de l’année universitaire, n’ont toujours pas reçu leurs nouvelles cartes d’étudiants et les certificats de scolarité de l’année en cours. Des documents administratifs importants et précieux pour les étudiants, notamment pour le nouvellement de leurs dossiers de bourse et d’hébergement : «Au département nous avons entamé les TD et les cours, mais sans qu’on nous délivre les certificats de scolarité, pour qu’on puisse renouveler les dossiers de bourse et de résidences. La majorité des étudiants est pénalisée, car ne pouvant pas accéder à leurs chambres dans les cités universitaires. Certains étudiants font des navettes quotidiennes sur de longues distances, d’autres par contre non, et n’ont toujours pas rejoint leurs groupes de TD. Espérons que l’administration va vite se saisir pour nous délivrer rapidement ces documents, et surtout ne pas comptabiliser ces journées d’absence, car ce n’est pas la faute des étudiants !», nous explique un étudiant de ce département. Face à cette situation d’instabilité, le risque des grèves des étudiants resurgit avec instance. Qui sera donc, le premier à ouvrir le bal des grèves interminables dont souffre l’université depuis plusieurs années déjà ? C’est la question que tout le monde se pose actuellement… En attendant l’éclaircissement de cette situation qui demeure toujours aussi «compliquée» pour l’étudiant ainsi que pour les professeurs, le temps et la patience demeurent les seuls remèdes.

M. S.

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