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FFS - Convoquée devant la commission de médiation aujourd’hui : La députée Salima Ghezali risque la radiation du parti

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La députée FFS Salima Ghezali, ancienne conseillère de feu Hocine Aït Ahmed, comparaîtra aujourd’hui devant la commission de médiation du FFS. La direction du parti, à sa tête le premier secrétaire Hadj Djilani, a décidé de convoquer la députée devant la commission de discipline. Sans surprise, la décision n’étonne pas les observateurs et ceux qui suivent l’évolution des choses au sein de ce parti. Les faits qui lui sont reprochés remontent au mois d’août dernier, lorsque la concernée, dans une contribution sur un site électronique, titrée «Réponse au Général du corps d’armée Ahmed Gaid Salah», a évoqué la problématique de «l’ingérence de l’armée dans la vie politique». Une initiative «personnelle» qui a fortement déplu à la direction du parti, puisque la sentence n’a pas tardé à venir. La décision de traduire Salima Ghezali, qui est par ailleurs écrivaine et journaliste, devant cette instance disciplinaire, a été très mal accueillie par les militants et cadres du parti qui ne se gênent pas à l’exprimer même sur les réseaux sociaux, devenus ces derniers temps une arène de guerre clanique entre les militants de plus vieux parti de l’opposition. «Après son éviction de la direction du journal Libre Algérie, on cherche à l’exclure du parti», craint-on. Pour beaucoup d’entre eux, Salima Ghezali incarne «la conscience du FFS, le FFS dans son authenticité», elle qui était très proche du président fondateur du parti qui, rappelle-t-on, la surnommait «la machine intellectuelle». Pour les plus avisés, les choses ne sont pas aussi simples qu’elles ne paraissent. La députée était «dans la ligne de mire» de la nouvelle direction. «Après l’ex-chef du groupe parlementaire, le député Chafaâ Bouaïche, dont les activités au sein du parti sont gelées après l’avoir dégommé de son poste de chef de groupe, le tour est venu pour se débarrasser de Salima Ghezali», estime une source très proche du parti. «Le processus de règlement de compte est enclenché depuis l’élection de la nouvelle instance présidentielle à ce jour. Le discours rassembleur n’est que des slogans sans réelles convictions», regrette ce cadre. Ce dernier se demande encore «où va le FFS ?». «Il ne s’agit pas seulement de censurer la député. Salima dérange, car elle incarne l’alternative, comme le disait notre feu président», explique-t-on. Pour bon nombre de militants, cette dame représente la «parfaite succession» du défunt Aït Ahmed. Ce qui déplaît, notamment à Laskri, coordinateur de l’instance présidentielle, accusé de «nourrir des ambitions» dans ce sens. Sur les réseaux sociaux, la guerre est déclarée par les partisans de Laskri et ceux de Salima Ghezali. La biographie des deux militants circule sur toutes les pages partisanes, où le parcours des deux est comparé. Un large élan de solidarité et de soutien à la députée est constaté. L’objectif serait, selon toujours notre source, «d’écarter Salima Ghezali du prochain congrès, de peur de la voir propulsée à la tête du parti». Contactée par nos soins, Salima Ghezali a préféré se tenir au droit de réserve avant sa comparution devant la commission de médiation. Notons qu’après la crise interne qu’a vécue le parti et l’organisation du congrès extraordinaire, la liste conduite par Laskri et Cherifi a gagné aux élections après avoir rompu le deal de la liste consensuelle. Le congrès ordinaire est prévu pour 2019, et c’est ce dernier qui aura à déterminer l’avenir du parti. La direction actuelle du FFS tente de réinstaurer un climat de confiance avec les militants, chose qui semble difficile à réaliser si cette dernière «ne rompe pas sincèrement et définitivement avec la politique d’exclusion dangereuse entreprise», affirme notre source.

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Kamela Haddoum.

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