«La wilaya n’est pas à l’abri»

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Les inondations qu’a connues le pays, à travers plusieurs wilayas, ont mis l’accent sur les défaillances dans la gestion du secteur des travaux publics.

Une situation que la wilaya de Tizi-Ouzou peut vivre à n’importe quel moment de cette saison hivernale. «La wilaya n’est pas à l’abri», affirme le président de la commission aménagement du territoire et transport de l’APW, M. Djaffar Saraoui. «Le peu de pluies qui sont tombées ces jours-ci ont causé des dégâts dans la wilaya», constate-t-il. L’élu a tiré la sonnette d’alarme appelant à prendre des «mesures préventives pour éviter la catastrophe, cet hiver». À titre d’exemple, il citera la route nationale 12 qui est, selon son constat «dans un état délabré : des flaques d’eaux qui se constituent sur différents axes, Oued Aissi, Draa Ben Kheda, Béni Douala. Plusieurs creux empêchent la circulation de l’eau». «Des quartiers à risque, plusieurs points noirs aussi sont constatés dans la ville chef-lieu», ajoute-t-il. L’APW prévoit, pour plus d’efficacité, de mettre en place «un dispositif spécial pour la préparation des saisons estivale et hivernale de l’année prochaine». Pour l’heure, le président de la commission aménagement de territoire considère que les mesures prises par les services concernés de la wilaya sont «insuffisantes». Il plaidera pour «le renforcement en moyens matériels et humains». «Le plan ORSEC doit être améliorer», selon lui. «Le plan de la wilaya pour la préparation de la saison hivernale repose notamment sur les moyens de la DTP, l’hydraulique et la protection civile. On a eu l’expérience de 2012 où les moyens de la wilaya n’ont pas suffit. D’ailleurs, les moyens du plan ORSEC sont insuffisants et difficiles à concrétiser sur le terrain. On l’a vérifié au niveau des communes. Il faut l’améliorer et faire dans la prévision et la perspective, faire un plan détaillé et une étude pour la wilaya». Le risque d’inondation plane, il est encore conforté par la situation environnementale de la wilaya. Ainsi, constate-t-on «les avaloirs, les caniveaux, les fossés, les cunettes et les buses, sont bouchées par des ordures». Le travail doit, selon l’élu, se faire dès maintenant, en collaboration avec les APC, «organiser des opérations de nettoiement des chemins communaux de wilaya et les routes nationales, renforcer en moyens humains et matériels et faire dans la sensibilisation auprès des citoyens, qui doivent être impliqués dans ce processus». Pour leur part, les services concernés ont annoncé une batterie de mesures préventives pour minimiser du moins les risques liés aux conditions climatiques. Dans leur rapport présenté à la dernière session APW, la direction de la protection civile à reconnu dans son rapport que «la problématique des inondations constitue l’un des risques majeurs auxquels sont confrontées plusieurs régions du pays dont Tizi-Ouzou. Il ya lieu donc d’accorder une importance majeure à ce phénomène».

«Actualiser le plan ORSEC»

Ils ont donc opté pour l’actualisation du plan ORSEC, du plan risque inondation, des plans ORSEC communaux et des plans d’intervention dont 107 sont élaborés. La protection civile se dit prête pour faire face aux risques climatiques «Tout les moyens humains et matériels sont réunis pour être efficace en cas de catastrophe naturelle. 1000 agents d’intervention, 50 engins, 40 ambulances, 40 motopompes, 20 groupes électrogènes, 10 vides caves, 5 embarcations pneumatiques et 5 tronçonneuses sont prêts à être mobilisés». La stratégie de prise en charge efficace et instantanée nécessite la mobilisation de tous les moyens de la collectivité, et la conjugaison des efforts de tous les secteurs est une nécessité pour éviter les risques.» Le directeur du secteur des ressources en eau, M. Hameg, a expliqué que son secteur a prévu des solutions pour parer à toute éventualité, «des mesures préventives sont mises en place et les moyens humains et matériels dont nous disposons sont mobilisés avec le concours de l’ONA, l’ADE, l’ANRH et l’ANBT pour atténuer un peu les effets que pourrait engendrer ces phénomènes». M. Hameg s’adonnera à la présentation de toutes les mesures et de tout le matériel dont dispose sa direction et les directions de l’ADE, l’ONA et de conclure «pour faire face aux défis liés à la gestion des risques naturels, notamment la violence des phénomènes météorologiques». «Les entreprises du secteur de l’eau sont en symbiose pour déployer avec efficience leurs efforts afin d’accomplir des interventions rapides et efficaces», a-t-il indiqué. Pour sa part, le directeur des travaux publics, Smaïl Rabhi, mettra l’accent sur la consistance du réseau routier de la wilaya, des ouvrages d’art et des infrastructures maritimes. Au sujet des interventions opérationnelles le directeur des travaux publics indique : «Comme chaque année et avant le début de la saison automnale, des réunions de sensibilisation, d’orientation sont tenues au siège de la direction avec les subdivisions et les chefs de sections chargés de la surveillance et de l’entretien des routes. Le curage des fossés, des ouvrages, reprises des ouvrages dégradés, évacuation des éboulements et la construction de nouveaux ouvrages sont réalisés.» S’agissant du cas d’inondation et d’enneigement, il précisera : « En cas d’inondation, la stratégie est lancée par la mise en place d’une signalisation, la déviation de la circulation et l’intervention pour le rétablissement de la circulation, et en cas d’enneigement, un plan de déneigement est mis en place en collaboration avec les chefs de daïra et les APC. La priorité est donnée d’abord au routes nationales puis les chemins de wilaya et enfin les chemins communaux».

Kamela Haddoum.

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