L’héritage du Rebelle refait surface !

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Le procès intenté par Nadia Matoub contre sa belle-famille, devant la chambre foncière près le tribunal de Tizi-Ouzou et qui devait se tenir hier, a été reporté au 7 novembre prochain pour absence de la plaignante et de la mère de Lounès.

La veuve Matoub avait demandé la désignation d’un expert pour recenser les biens de Matoub Lounes et procéder à une évaluation financière en vue du partage des biens et de l’héritage. Il s’agit de la maison familiale sise à Taourirth Moussa, la voiture de marque Mercedes, deux locaux commerciaux sis à la Nouvelle-ville de Tizi-Ouzou, les avoirs laissés dans des comptes bancaires en Algérie et à l’étranger. L’affaire devant être traitée hier donc, a été reportée pour absence de la plaignante, alors que son avocat a été présent. Malika Matoub a été présente au tribunal. Celle-ci nous a expliqué que sa mère, Nna Aldjia, citée également dans cette affaire, «ne pouvait se présenter étant hospitalisée depuis le 5 octobre dernier en France». Malika Matoub était accompagnée des membres de la Fondation Matoub Lounès et des comités de villages pour lui exprimer leur soutien, dit-elle sur place. Devant les juges, Malika a présenté le document de l’hospitalisation de sa mère, justifiant son absence. Des éléments qui ont fait que l’audience soit reportée au 7 novembre prochain. La démarche, pour Malika Matoub, présidente de la Fondation et sœur du défunt artiste, est «une atteinte grave à la mémoire de Matoub Lounes». Elle est «indécente», notamment quand il s’agit de parler de véhicule et cela pour plusieurs raisons : «Premièrement c’est une pièce à conviction, ensuite, comment faut-il expertiser ce véhicule en état, ou faut-t-il le réparer et lui donner une valeur financière ? Il n’a pas de valeur, il est inestimable. Elle ne peut pas appartenir à un ayant droit. Elle appartient à un peuple. La voiture est un patrimoine et une histoire», s’est-elle indignée. La présidente de la Fondation Matoub explique que dans cette affaire, ce qui revient de droit à la veuve ne dépasse pas les 23%. «77% des biens et héritage de Matoub Lounès nous revient de droit à ma mère et moi. Ces biens on a décidé de les céder à la Fondation Matoub. On a le droit de jouir de la maison et d’y habiter mais elle reste la maison de Lounes. Tout ce qui est patrimoine mobilier et immobilier appartient désormais à la Fondation», fera-t-elle savoir. Malika Matoub tire à boulets rouges sur sa belle sœur : «Lounès a tranché sur cette question dans ses déclarations, dans ses chansons ‘Aylaw adyegri di ldjamaa adyughal dayla tadert’. Au village, les gens sont scandalisés. C’est le patrimoine du village, de la Kabylie et de toute la nation algérienne», a-t-elle clamé. La sœur du rebelle fait savoir que «pour tout ce qui est financier, tout a été partagé il y a 20 ans». «Ma mère et moi ce qui nous revient de la part de Lounes financièrement on le débourse en répondant aux besoins de la maison depuis 20 ans (sa restauration, son entretient…) y compris la tombe de Lounes, c’est ma mère qui a fait le nécessaire pour sa construction, son entretient…», a-t-elle ajouté. Pour ce qui pourrait constituer les motivations de sa belle sœur, Malika a regretté le fait que «ce n’est pas sa première démarche, elle en avait fait d’autres avant. Quand on a fait la demande de classement de la maison Lounes comme patrimoine, elle a intenté la même procédure. Une semaine après l’annonce de la création du musée Matoub, elle demande au juge de la République de procéder au partage». «Comment, d’un côté elle dit qu’elle ne cède rien à la République et, d’un autre côté, elle s’adresse à la république pour rendre cet héritage personnel ?», s’est-elle interrogée. «C’est vouloir tirer Lounes vers le bas», commente-t-elle encore. Malika dira qu’elle est décidée à mener le combat pour que Lounès reste l’héritage de tous les Algériens : «On se bâtera pour qu’il reste dans les astres et non dans les bas fonds et les égouts. Ma mère a refusé de toucher la prime d’indemnités de terrorisme, ma belle sœur a une pension de victime de terrorisme. C’est quoi ces demi-mesures ? Tout ce qui est financier et droit d’auteur elle les reçoit à la source depuis 20 ans. Aussi, cela fait 20 ans qu’elle appose sa signature quand il s’agit de prendre de l’argent et je ne lui ai jamais réclamé de participer à des frais de la maison», conclut Malika.

Kamela Haddoum.

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