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Exclusion - Vives réactions après la radiation de Salima Ghezali

La contestation reprend au FFS !

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À l’approche de l’échéance du congrès ordinaire du parti, fixée au premier trimestre de 2019, la tension reprend de plus belle entre la direction et certains cadres du parti, avec chacun son camp, notamment après les sentences prononcées à l’encontre de deux députés influents.

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L’exclusion de Salima Ghezali des rangs du FFS a, en effet, fait réagir violemment le sénateur du parti, Hocine Haroun, qui a usé d’un verbe acerbe à l’encontre de la décision prise contre l’ancienne conseillère de feu Hocine Aït Ahmed. «Je déplore. Je désapprouve. Je condamne.» Telle est la position, pour le moins osée, d’un militant du parti occupant le poste de sénateur pour la wilaya de Tizi-Ouzou qui, dans une déclaration postée sur sa page Facebook, s’est révolté contre la direction de sa formation. «La nouvelle-ancienne direction du FFS opte pour l’Exclusion», a-t-il écrit en mettant l’accent sur le mot «exclusion» qu’il mentionne avec un «E» majuscule. Une façon pour le sénateur de mettre le doigt sur l’action de la direction du FFS qui, selon lui, a opté pour la purge de ses cadres. «On vient d’exclure Mme Ghezali Salima. On avait exclu M. Halet, comme on avait radié une dizaine de maires…des cadres et des cadres… Je m’inscris en faux face à ces agissement», a tranché le sénateur, Hocine Haroun. Bien que cette sortie publique d’un ancien militant du FFS risque de lui être fatale, puisque il pourrait vraisemblablement encourir des sanctions pour s’être positionné en porte à faux avec la décision de la direction, Hocine Haroun affiche ainsi une position claire et sans aucune ambigüité. «Je déplore. Je désapprouve. Je condamne», a-t-il écrit. Une position qu’il n’a pas toutefois exprimée publiquement lors de l’épisode ayant suivi la suspension puis l’exclusion de l’ancien député et membre du présidium, Rachid Halet, ni même lors de la mise à l’écart des autres cadres et militants du parti, dont la machine à broyer ces derniers fut actionnée depuis 2006. Cette fois ci Haroun crie sa rage et disant «Halte, halte et halte ! Sinon, à qui le tour ?», s’est-il interrogé. Pour le sénateur, «Avec l’exclusion de M. Halet, puis de Mme Ghezali, l’intelligence, la matière grise, la quintessence même de notre cher Front s’effilochent». La position, somme toute «courageuse» du sénateur, estime-t-on via laquelle il s’offre à l’agenda de la commission de discipline, est largement partagée par les internautes, en majorité militants et sympathisants du parti. Mais pas que ça, puisque d’autres commentaires laissent penser à la désapprobation de ce qu’ils qualifient de «réaction tardive» du sénateur, lorsque d’autres insinuent l’opportunisme politique de cette sortie publique. «Je pense que l’exclusion avait commencé depuis bien longtemps, L’Hocine. Chose qu’il fallait aussi dénoncer depuis longtemps», a écrit un internaute dans les commentaires ayant suivi la réaction du sénateur. Et de poursuivre : «Où sont les cadres du FFS des années 90 ? Exclus sinon marginalisés. Le FFS authentique est en dehors de la structure FFS actuelle dont fait partie justement Salima Ghezali». Un autre fera rappeler les cheminements qu’a connus le parti ces dix dernières années non sans exprimer sa sympathie envers l’ancien député Halet : «M. Halet aurait aimé cet élan d’empathie et de générosité quand il fut livré aux loups. Tout seul. Lui qui a tant donné et avec qui je ne partage pas personnellement l’épisode amical avec les Baloul, qui ont ruiné le FFS. Aujourd’hui, que le front change de majorité, et entre autres, d’intérêts, l’on s’offusque, comme de vierges effarouchées, de l’exclusion d’une telle et d’un tel. Permets-moi de te le dire mon cher Hocine, que c’est trop tard. Et comme l’a si bien dit Salima Ghozali dans l’une de ses sorties; on ne peut pas pleurer comme une femme ce qu’on n’a pas pu défendre comme un homme.» D’autres commentaires sont plus ou moins tendres à l’égard de la position du sénateur et/ou de la décision de la commission de discipline qui perd dans le même temps sa crédibilité statutaire après la démission de son président. Une démission qui suscite d’ailleurs des lectures, quand au sort de la sentence de radiation du parti à l’encontre de Mme Ghezali et de la suspension de six mois à l’encontre de son camarade député de Béjaïa, Chaffa Bouaïche. Le moins que l’on puisse dire c’est que les divergences s’exacerbent au sein du FFS et le fossé semble s’élargir entre la direction et un certain nombre de cadres influents destitués ou mis à l’écart ces derniers temps dans un conflit ouvert. Un conflit qui a emporté même le minimum de respect dû au fils du légendaire Hocine Aït Ahmed dont l’avis est foulé au sol. L’intervention de Jugurtha Aït Ahmed aux côtés de Salima Ghezali à la veille de son audition par la commission de médiation suggérant un apaisement aux décideurs du parti n’a finalement eu droit à aucun égard au vu de la sentence qui a suivie. Ce qui risque d’accentuer la colère d’une partie des militants. La fédération de Béjaïa, d’où descend le député Bouaïche également écarté pour six mois, et où ce dernier jouit d’une large sympathie, n’a pas encore dit son dernier mot. Du moins il n’est pas du tout dit que les fidèles du FFS approuvent cette mise à l’écart momentanée soit-elle. C’est dire que le bouillonnement risque de brouiller, à la veille du congrès, la quiétude du présidium du parti qui fait face déjà au sérieux dilemme de la démission du président de la commission de médiation et de règlement des conflits. Surtout que cette dernière aura, au vu de la situation qui prévaut au sein du parti, encore du pain sur la planche.

M. A. T.

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