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Point d'ordre

Le crématoire, destin de Allaoua Zerouki

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S. Ait Hamouda

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Il avait une voix de cristal. Il était la voix de la Révolution. Il chantait sa Kabylie comme peu savaient le faire. A sa mort, il avait été enterré, provisoirement, dans un cimetière, en France, puis l’on apprend qu’il a été incinéré et ses cendres éparpillées dans le Jardin du souvenir, loin de son pays qu’il aimait par-dessus tout. La raison, un manque de sous. L’artiste a été abandonné par les siens. Inhumé comme un apatride, sans terre d’attache. Vint le jour où on demanda de l’argent pour lui assurer une tombe digne, mais il n’y eut personne pour rapatrier le corps, ni pour lui assurer une demeure éternelle là où il a succombé. Allaoua Zerrouki a donc été incinéré en pays étranger, ses restes emportés par le vent de France. Comment, avec tout l’argent de la diaspora, la somme nécessaire n’a pu être rassemblée pour lui garantir une sépulture digne de lui, digne de son immense talent, digne de sa voix. Alloua Zerrouki, à l’allure fière et élégante, au port de tête haut et majestueux, totalement abandonné. Pareille fin est indigne des Algériens de France. Pour 3 500 euros, priver un tel monument d’une simple tombe. Ceux qui l’aimaient et l’admiraient n’ont pas d’endroit où se recueillir à sa mémoire. Finir ainsi pour celui qui a, de la plus belle façon, tout chanté : les malheurs, les joies, les morts, les vivants, l’Algérie, sa Kabylie… C’est intolérable. Il a connu certainement beaucoup d’âmes parce qu’il était leur étoile rayonnante avec la splendeur de son art, mais aucune ne fut charitable ni n’a eu la présence d’esprit ni la générosité de lui consacrer une tombe pour l’éternité. L’artiste s’en est allé le 17 novembre 1968, qui s’en souvient ? De sa vie tout le monde sans doute, mais de sa mort…

S. A. H.

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