Le 17 octobre 1961 et le mea-culpa de la France

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Par Sadek Aït Hamouda

Il était une fois le 17 octobre 1961, Papon, le préfet de police d’alors, ordonna le couvre-feu pour les Algériens. Papon est connu pour avoir été derrière les massacres du 8 mai 1945. Il n’aimait pas les arabes et voulait leur mort. Toutefois, il ne les appréciait que les jambes devant, mais manque de pot, avec les fours à chaux, les exécutions sommaires et les exactions multiples, rien n’y fit. L’Algérie tenait, vaille que vaille, à son indépendance, à sa liberté et à se débarrasser du colonialisme que Papon le veuille ou non. Aujourd’hui, après la disparition de ce personnage de triste mémoire que la France a condamné «pour crime contre l’humanité» et déchu de ses décorations, pour les déportations de juifs, dont il a été accusé à juste titre, l’Algérie que doit-elle attendre ? Certes Anne Hidalgo promet une stèle qui sera inaugurée, l’année prochaine, à la place de la plaque commémorative du 17 octobre 1961, que l’on soit reconnaissant à la maire de Paris, mais est-ce suffisant ? Certainement pas. Nous ne concevons le mea-culpa de la France que prononcer haut et fort à l’endroit des victimes algériennes. Maître Haroun a donné un avis qui tient la route, enseigner ce que les Algériens ont subi à l’école française parce que cela est arrivé dans la Seine et non pas à Oued El Harrach. C’est dans ce fleuve que les Algériens ont été jetés par centaines. Nous pensons que les deux parties avancent vers une réconciliation qui mettra fin à ces relations passionnées et psychotiques d’un côté comme de l’autre de la méditerranée. Les relations algéro-françaises se doivent d’être, comme l’a souligné Macron dans un Tweet, «apaisées». Mais cela ne suffit pas, il faut certainement beaucoup plus, à côté du sentiment reconnaissant la culpabilité du colonialisme français, ajouter le pardon net et sans nuances. La répression violente de ce jour doit être inscrite dans l’Histoire des deux pays, comme une page noire que Maurice Papon a ouverte et que ses compatriote doivent fermer par le pardon pas du bout des lèvres mais un pardon franc aux Algériens.

S. A. H.

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