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FFS - La famille Aït Ahmed indexe et accuse la direction du parti : «Arrêtez de vous cacher derrière le portrait d’Aït Ahmed»

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La décision de radiation de la députée Salima Ghezali du FFS, qui devait être entérinée lors du Conseil National du parti prévu hier, est vue par la famille Aït Ahmed comme «un désaveu de Hocine Aït Ahmed».

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La famille Aït Ahmed, qui a décidé d’interpeller la direction et les militants et cadres du parti, individuellement, à travers un courrier rendu public avant-hier, met en exergue «un contexte de reniement des valeurs, principes et fondamentaux du leader historique au sein du FFS». Les membres de la famille, «Jugurtha Aït Ahmed et ses frères, en concertation avec Djamila Aït Ahmed, leur mère», crient leur indignation et dénoncent les faits, à travers une déclaration où ils se sont adressés, d’un côté, aux membres du conseil national, et, de l’autre, à la direction du parti. La famille Aït Ahmed a sollicité «à titre individuel le sens de l’honneur et l’esprit de responsabilité des membres du conseil national», estimant qu’ils seront «déterminants pour l’issue de la réunion du CN du 19 octobre et pour l’avenir du FFS». Une phrase lourde de sens, qui sonne comme un préalable de la famille pour la pérennité du cordon qui la lie au parti : éviter d’entériner la radiation de Salima Ghezali qui demeurerait jusque-là fictive après la démission séance tenante de Sili Ahmed, président de la commission médiation, refusant de signer le PV de l’audition. C’est du moins le souhait de la famille, car il appartient aussi au conseil national de valider ou rejeter la décision. Entériner la radiation de Salima Ghezali serait, selon la famille Aït Ahmed, «légitimer irréversiblement au sein du FFS les pratiques superficielles aux relents staliniens». Les rédacteurs de la déclaration ont souligné à l’occasion «l’épisode ubuesque et kafkaïen du 6 octobre dernier créé par la Commission de médiation et de règlement des conflits, illustré par le refus du Président de cette Commission d’en signer le procès-verbal avec remise de sa démission séance tenante». «A chaque militante et militant du FFS, vous êtes porteurs, à titre individuel, et dépositaires, à titre collectif, des valeurs, des principes et des fondamentaux du FFS. Il vous revient légitimement, en particulier en cette grave crise que vit aujourd’hui le FFS, de susciter et d’organiser, pacifiquement et sans violence, des débats à cet égard dans chacune de vos structures ainsi que de (ré)instaurer formellement les pratiques de collégialité, de libre débat et de concertation pour un consensus». S’adressant aux instances dirigeantes du parti, le message ne pourrait être plus clair : «Exprimez ouvertement et assumez pleinement vos positions en toute responsabilité politique individuelle et collégiale sans vous cacher devant ou derrière le portrait de Hocine Aït Ahmed». La famille a réitéré l’expression de sa solidarité avec Salima Ghezali, Chafâa Bouaiche, Abderrazak Zemmouri et Soraya Louz. La famille, en outre, exprime son inquiétude pour les Hamou Didouche, Hassen Ferli, Hakim Kridi, Chafâa, Aguenihanai, Hocine Haroun, Nacer Abdoune,… des militants connus pour leur franc-parler et leur tendance à s’exprimer notamment à travers les réseaux sociaux.

FFS immigration réagit aussi…

La section du FFS à l’immigration (France-Nord) a de son côté contesté fermement la décision de la radiation et demandé, à travers une déclaration au conseil national, d’invalider les sanctions qu’elle a qualifiées d’ «indignes» du parti et de son combat. «Nous, militants du FFS en zone France-Nord, voulons cette déclaration, non pas comme un acte de défiance ou d’hostilité, mais bien comme un appel à la raison, comme l’expression d’une volonté du plus bas de la base vers le plus haut de la pyramide», précise-t-on. «… C’est pourquoi nous estimons qu’il est légitime, à l’image de nos aînés et toutes proportions gardées, que nous brisions l’interdiction qui nous est faite de manière arbitraire». Et d’expliquer : «… nous ne sommes pas sans avis, quant aux derniers évènements qui sont advenus au sein de notre parti. Le passé nous a enseigné que l’exclusion et les radiations ont toujours été les moyens les plus efficaces pour affaiblir notre parti». Pour FFS immigration, cette fois-ci le pas est franchi avec l’exclusion de Salima Ghezali. «Tout au long des conflits et des saignées de militants, nous n’avons cessé de réduire nos chances de parvenir à l’aboutissement de notre combat. Avec l’exclusion de notre camarade Salima Ghezali et la suspension prononcée contre Chafaa Bouaiche, un nouveau cap a été franchi». A propos de l’objet de la sanction contre la députée, à savoir la lettre à Gaid Saleh, les signataires de la déclaration considèrent que l’article en question «n’est nullement condamnable, et si pour des raisons de discipline une décision devait être prise, celle de la radiation est clairement injustifiée». «Les statuts et le règlement de notre parti priment sur tous les militants sans exception aucune. En revanche, leur application est discutable. La commission de médiation ne peut se transformer en un outil de censure et de répression envers les militants ou leur liberté d’expression. C’est, au contraire, une instance censée assurer le bon fonctionnement et le respect de l’inviolabilité de la ligne du parti», affirme-t-on. «Notre appel est un appel à la raison, un appel à faire triompher l’intérêt suprême du parti, un appel au rassemblement au lieu de la division, à la solidarité au lieu des conflits, un appel à la bienveillance entre militants de la même famille politique et dont le combat et les valeurs sont communs. La section a, en outre, revendiqué de «- Dégeler notre section FFS France-Nord ainsi que toutes les structures frappées d’une telle sanction. – Mettre fin aux exclusions abusives et renoncer aux sanctions injustes exprimées à l’égard de Salima Ghezali et de Chafaâ Bouaiche».

Kamela Haddoum.

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