Lancement officiel de la campagne labours-semailles

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Depuis le week-end dernier, de nombreux céréaliculteurs de la wilaya de Bouira sont à pied d’œuvre pour l’emblavement de leurs parcelles, à l’occasion du lancement de la campagne labours-semailles de l’année 2018-2019.

Pour M. Djoudi Ganoun, directeur des services agricoles de la wilaya de Bouira, cette campagne intervient alors que ses services viennent à peine de clore la campagne moisson-battage jugée exceptionnelle : ‘’ Il y a lieu de rappeler que la campagne moisson-battage s’est déroulée dans d’excellentes conditions, grâce aux précipitations enregistrées au cours de la saison céréalière. Ce sont en effet, pas moins de 504 millimètres qui se sont abattus sur le territoire de la wilaya, soit l’équivalent de 98 jours de pluie réparties durant le cycle végétatif de la céréale. Ce qui a donné des résultats assez probants avec la production de 35 quintaux en moyenne à l’échelle de la wilaya ‘’ indique M Ganoun. Il faut savoir que la wilaya de Bouira est divisée en trois grandes zones bioclimatiques ; La zone la plus importante est celle du nord décrite comme une zone potentielle, avec des pics de rendement variant entre70 et 75 quintaux à l’hectare. Au niveau du sud de la wilaya, la zone qui reçoit une pluviométrie faible donne des rendements entre 18 à 20 quintaux à l’hectare. Par contre, pour la zone intermédiaire, celle-ci produit entre 25 à35, quintaux enregistrés, à l’hectare.‘’ Pour une superficie de 2.050.000 hectares, la collecte est de 956.000 quintaux, ce qui donne 48,9% de production. C’est la première fois dans les annales de la wilaya de Bouira que l’on enregistre une production aussi importante et une collecte aussi conséquente. Cette dernière a doublé par rapport aux années précédentes où l’on récoltait uniquement entre 450.000 et 500.000 quintaux annuellement ‘’ se félicite le DSA de Bouira.

Une pluviométrie jugée prometteuse

‘’Ainsi pour cette année, la campagne moisson-battage à peine achevée, nous avons entamé la campagne labours-semailles. Le guichet unique au niveau de la CCLS a été installé au mois de juillet dernier, des réunions de suivi ont été tenues avec tous les partenaires de la filière, CRMA, CCLS, BADR conformément à l’arrêté de M le wali, daté en juillet dernier. Nous avons mis en place tout le dispositif nécessaire pour la réussite de la campagne 2018-2019. Tous les facteurs de production tels que les engrais ont été installés depuis la 1ère semaine du mois d’Aout, y compris les semences, dont l’usinage a commencé depuis le 20 aout. Actuellement nous avons plus de 80.000 quintaux qui ont été usinés et plus de 120.000 quintaux qui sont au niveau des centres d’approvisionnement ‘’ annonce M Ganoun. Ce responsable affirme par ailleurs que les dossiers de crédits RFIG jusqu’à l’heure actuelle sont au nombre de 563 dossiers déposés : ‘’ Plus de 200 dossiers ont reçu un avis favorable de la part de la BADR. Tous les moyens nécessaires, soit matériel soit humain, ont été mis en place. Pour exemple, et rien que pour le parc roulant nous avons plus de 2300 tracteurs mobilisés pour cette campagne, en plus des autres engins agricoles ‘’ précise M Ganoun. Les conditions climatiques des derniers jours sont un signe favorable selon le DSA de Bouira estimant que ‘’ Les pluies qui sont tombées durant les mois d’octobre et septembre ont donné une pluviométrie de 104 millimètres. C’est donc une aubaine pour les agriculteurs. Eu égard à l’importante quantité de pluie tombée sur le territoire de la wilaya. Nous pouvons d’ores et déjà annoncer que la campagne s’annonce prometteuse» apprécie le DSA.

Des journées de vulgarisation sur les sites

Jugeant que les conditions climatiques à elles seules ne peuvent assurer un rendement maximum, les services de la DSA de la wilaya de Bouira ont décidé de modifier les méthodes des journées de vulgarisation au profit des agriculteurs et plus précisément les céréaliculteurs : ‘’ Pour ce qui est du programme de vulgarisation et de formation au profit des plus de 6300 céréaliers recensés à travers la wilaya de Bouira, nous avons modifié la manière dont se dérouleront ces journées. Il faut savoir que nos céréaliculteurs n’exploitent pas tous une même superficie. Il y en a qui disposent de superficies variant entre un demi hectare jusqu’à plus d’une centaine d’hectares. Pour cela, nous avons tracé un programme de vulgarisation qui touchera tous les itinéraires techniques de la céréale. Désormais, il ne s’agira plus des regroupements au chef-lieu de wilaya, mais bien d’organiser ces journées à travers chaque circonscription en différents sites à l’échelle locale. De ce fait nous serons à proximité de l’agriculteur plutôt que de lui faire faire un déplacement pour rejoindre la ville de Bouira. Ce seront des journées de sensibilisation et de vulgarisation de proximité. On souhaite que cette démarche soit couronnée de succès, d’ailleurs nous avons pris toutes les mesures nécessaires afin d’inviter les partenaires fournisseurs d’intrants pour qu’ils organisent ces journées de démonstration sur site au profit de ces agriculteurs. Nous sommes décidés à œuvrer à la réussite de cette saison 2018-2019 pour garder d’elle le souvenir d’une année fructueuse et fertile’’ souhaite le premier responsable de la DSA de Bouira.

Pour une irrigation d’appoint et rationnelle

Ces journées de vulgarisation et d’information permettront aux agriculteurs de mettre toutes les chances de leurs cotés pour un rendement encore plus performant, c’est pour cela d’ailleurs que les cadres de la DSA les invitent à adhérer massivement à ces journées : ‘’ Il y a lieu de se préparer en conséquence pour l’utilisation des irrigations d’appoint. Ce n’est pas parce que le ciel est généreux avec l’abondance de pluie qu’on peut se prononcer sur une excellente saison. Il faut que cette pluie intervienne au moment propice du cycle végétatif de la céréale. Les experts de l’Institut National des Sols, de l’Irrigation et de Drainage (INSID) sont d’ailleurs unanimes à déclarer que s’il y a un retard en eau d’une semaine lors des semis, il faut impérativement apporter les irrigations nécessaires. Il ne faut pas attendre, pour irriguer, jusqu’au stade du cycle de végétation ou grossissement du fruit. L’irrigation d’appoint peut intervenir sur la longueur du cycle végétatif de la céréale, ce n’est pas uniquement quand il y a besoin d’eau lors du grossissement. Si on commence à perdre 30% du semis, cela se répercutera sur la production qui ne sera que de 70%. Ensuite si la production enregistre des pertes on risque de chuter à 60%. C’est pour cela que l’irrigation d’appoint peut intervenir à tout moment du cycle végétatif de la céréale et les agriculteurs doivent prendre conscience de tout l’itinéraire technique de leurs cultures ‘’ souligne M Ganoun.

Hafidh Bessaoudi

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