Plusieurs villes et quartiers inondés à Bouira

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La pluie qui s’est abattue sans arrêt pendant près de 48 heures à travers la wilaya de Bouira a démontré une fois de plus les carences du réseau de drainage des eaux pluviales, mais aussi l’inertie des pouvoirs publics.

Plusieurs localités ont connu des moments fort éprouvants avec parfois des peurs bleues au ventre, devant des situations apocalyptiques avec des routes qui se transforment en torrents, des éboulements sur des axes routiers où encore des quartiers entiers où plusieurs demeures ont été inondées. Les services de la protection civile sont restés sur le qui-vive et ont enregistré plusieurs dizaines d’interventions durant ces deux derniers jours. Au chef-lieu de wilaya, au quartier populeux de l’Ecotec, les eaux ont envahi plusieurs habitations et les habitants ont du se mobiliser pour éviter le pire. Idem à proximité de la cité des 1.100 logements où les eaux pluviales, à défaut de pouvoir être correctement évacuées, ont stagné sur la chaussée pour s’infiltrant dans plusieurs demeures. Là encore, les pompiers ont également du intervenir pour actionner leurs motopompes et désengorger l’accès à ce quartier. Au quartier des 250 logements, les aires de stationnement des véhicules étaient littéralement submergées par les eaux et ce n’est qu’à partir de 21 heures que les citoyens de cette cité ont pu enfin accéder à leurs véhicules. A Aomar Gare, les pluies diluviennes ont causé une crue sans précédant de l’oued Djema qui est sorti de son lit. La circulation automobile sur la RN05 a été fortement perturbée durant toute l’après-midi et jusque dans la soirée du samedi, alors que dans le quartier des 100 logements, les habitants munis de balais et de frottoirs tentaient tant bien que mal de repousser les eaux boueuses qui s’étaient invitées dans les habitations à cause des avaloirs défectueux. Même topo au niveau des 60 logements du centre ville et l’usine de papier de la localité. Plusieurs locaux commerciaux ont été sérieusement touchés à cause des dégâts provoqués par les eaux. Par ailleurs, les éléments de la protection civile, ceux de la police et de l’ONA ont eu fort à faire avec les multiples sollicitations des citoyens qui se sont retrouvés désemparés jusqu’à une heure tardive de la nuit en attendant que l’Oued Djema amorce sa décrue. De mémoire d’habitant de la Gare Aomar, jamais cet oued n’avait connu un débordement aussi intense. La circulation automobile sur RN05 n’a pas été seulement paralysée au niveau de cette localité mais également à la sortie de Lakhdaria avec des éboulements de rochers sur la chaussée qui n’ont fort heureusement causé aucun dégât matériel. Toutefois là encore, plusieurs automobilistes se sont retrouvés «naufragés» de la route en attendant que les services de la DTP interviennent pour déblayer la chaussée. Dans la localité de Lakhdaria toujours, c’est un arbre qui s’est affaissé sur la chaussée à cause des pluies, en barrant ainsi toute circulation au niveau de la route menant de Tala N’Djir vers la RN05; et les usagers de la route ont du dévier via l’accès menant aux 201 logements. Au cours de la nuit d’avant hier à Tala N’Djir et au niveau de Beni Azem, les risques d’effondrements de plusieurs maisons ont fait fuir leurs occupants qui ont trouvé refuge auprès de voisins ou de proches. Plusieurs glissements de terrains ont été enregistrés à cause de la crue de l’oued Bouamoud traversant la localité de Lakhdaria. A Mesdour également, au sud-est du chef-lieu de wilaya, les habitants se sont cloitrés chez eux car le CW25 menant vers la localité d’Ouled Selami s’est transformé en un violent torrent durant toute la journée empêchant toute circulation automobile. Au niveau de la commune d’Ouled Rached, plus précisément à l’école primaire d’Oued Lekhmiss, les eaux pluviales ont envahi la cour de l’établissement en l’absence de canaux d’évacuation, donnant ainsi un aspect de piscine boueuse à cette enceinte scolaire. Au niveau d’Ighil N’Ath Amer, commune d’Ahnif, les habitants ont été désemparés face à la route à l’aspect d’un oued en furie qui les a empêchés d’enterrer une dame décédée la veille. Toutefois et fort heureusement aucune perte humaine n’est à déplorer lors de cet épisode pluvieux qui aura marqué bien des esprits auprès de ceux qui l’auront subi de plein fouet.

Hafidh Bessaoudi.

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